Comportement des volailles
et conduite de l'élevage

Si l'élevage est bien mené, les oiseaux s'adaptent d'eux-mêmes facilement à la présentation du soigneur ; ils ne sont pas effrayés car ils le considèrent alors comme une partie normale de leur univers.

Mais le contraire se produit quand le soigneur est brutal.

Au cours de la période de croissance, le stress social (ou ordre du "becquetage") s'établit.

Les conditions d'élevage conditionnent les structures sociales possibles ; en retour, c'est cette société qui a un effet direct sur les oiseaux.

Normalement, dans un troupeau sur litière, la plupart des sujets disposent de suffisamment de liberté de mouvement à l'intérieur de leur rang social pour éviter des stress sociaux importants, aussi longtemps qu'ils demeurent à l'intérieur de leur territoire car chaque individu, à l'intérieur de son groupe, connaît sa place dans "l'ordre du becquetage".

Il est donc évident qu'une bonne gestion de l'élevage devrait éviter de perturber autant que possible cet ordre. Ceci est particulièrement important quand on applique un programme de restriction alimentaire.

Si l'espace à la mangeoire ou l'abreuvoir est insuffisant, les sujets du plus bas rang social sont exposés à une agression plus forte de la part des sujets dominants.

Cela peut conduire à un nombre plus grand d'éliminations. L'élimination des animaux les plus handicapés au bas de l'échelle sociale n'est qu'un faible remède à cette situation, car il existe toujours un dernier en bas de l'ordre social.

La situation précédente conduit d'habitude à un troupeau hétérogène, et la production s'en ressent.

Une mauvaise conduite de l'élevage n'abaisse pas également la production de tous les sujets, mais affecte plutôt celle des oiseaux placés le plus bas dans l'ordre social.

Les animaux placés en haut de l'échelle sociale souffrent rarement de ces mauvaises conditions car ils ne sont pas socialement stressés. Ils sont également capables de résister à d'autres formes de stress d'élevage, comme les vers, ou des températures d'ambiance excessives.

Comme cela a été signalé précécemment, "l'ordre du becquetage" s'établit dans la dernière partie de la période de croissance.

Le passage en poulailler de ponte devrait donc s'effectuer avant que la ponte ne commence. Cela permettra au troupeau de rétablir sa hiérarchie sociale.

Si les coqs sont élevés séparément, il est souhaitable que leurs parquets soient près de ceux des femelles avec lesquelles ils devront être accouplés.

En mettant en place les animaux dans leurs poulaillers de reproduction, loger, si possible, les mâles un ou deux jours avant les poules. Cette pratique permet aux femelles de s'adapter plus rapidement à leur nouvel environnement, et donc de provoquer un moindre stress.

Comportement au nid

Dans les conditions de l'élevage, chaque poule ne peut pas disposer de son propre nid de ponte. La dominance sert à s'assurer le contrôle de son nid favori.

Ainsi, les oiseaux qui cherchent à utiliser le même nid régulièrement vont souvent le trouver occupé. La compétition pour celui-ci conduit à des stress et des frustrations.

Les animaux frustrés sont généralement ceux placés au bas de l'échelle sociale. Ils recherchent une place tranquille, où il existe peu de risques d'être délogés à coups de bec, et cette place est habituellement le sol.

Il est donc très important de fournir suffisamment de nids. Les nids communs peuvent aggraver la situation car un sujet dominant peut provoquer une perturbation totale en gouvernant complètement le nid.