Il ne viendrait à personne l'idée d'acquérir un loulou ou un cocker pour en faire un chien de défense, pas plus que de faire courir un steeple à un percheron ou à un boulonnais.

Alors, pourquoi choisir n'importe quelle race lorsqu'il s'agit de peupler un petit poulailler d'agrément ?

Rançon de la domestication ou de la civilisation, les animaux, comme les hommes, ont acquis une "spécialité" qui justifie, ou tout au moins qui devrait justifier, le choix dont ils sont l'objet.

Or, qui dit choix dit réflexion, et qui dit réflexion sous-entend une connaissance complète et une juste estimation de toutes les données d'un vaste problème qui va de la possibilité d'acclimatation de la race elle-même jusqu'à ses qualités propres en passant par son prix, et la faculté de prévoir le renouvellement du sang.

Dans la majorité des cas, soit par ignorance, soit avec une pointe d'orgueil, soit même par entêtement, le futur éleveur se soucie peu ou prou des difficultés qui l'attendent.

Pour lui, également, qui ne fait pas son métier "de vendre" peu importe la race : qu'elle ponde plus ou moins, qu'elle végète, périclite ou périsse : il s'en émeut, certes, mais il renouvellera son cheptel en commettant les mêmes erreurs.

Il est souvent fier de posséder une race que n'ont pas ses voisins, une variété que peu d'éleveurs, parce que moins fortunés, n'ont pas la possibilité de se procurer et il persévère souvent sur la mauvaise voie et cela sans se demander s'il a vraiment raison, malgré ses échecs, de vouloir acclimater des sujets qui supportent mal l'environnement qu'il leur offre ou s'il n'aurait pas plus intérêt à adopter une race convenant mieux à son sol et à son climat ; tout le problème est là : SAVOIR CHOISIR.

Les races existantes (et elles sont nombreuses) se différencient morphologiquement par des caractères qui leur sont propres.

Certaines n'ont que des attributs normaux alors que d'autres sont huppées ou barbues tout ensemble ; nous en avons qui ont les pattes lisses et d'autres plus ou moins emplumées ; nous avons des plumages lisses et des plumages frisés, des sujets à queue normale et d'autres à queue très longue et parfois aussi totalement dépourvues de queue.

A ces caractères physiques s'ajoutent des caractères de comportement, également particuliers à chaque race et dont il y a lieu de tenir compte : c'est ainsi que certaines races sont particulièrement nerveuses, alors que d'autres, sont calmes et très familières.

C'est en fonction de ces caractères propres à chaque race et, naturellement, en fonction des variétés existantes en tant que coloris que vous devez faire votre choix.

- En fonction du climat : un climat trop humide est à écarter pour l'élevage des races barbues ou huppées en raison des risques de coryza qu'il comporte.

Alors que certaines races, bien que dépourvues de huppes ou de barbes relativement délicates, supportent très mal un climat humide, les races rustiques s'en accomodent très bien.

- En fonction du sol : les pattes emplumées craignent les sols lourds, les raisons s'en expliquent aisément. Recherchez pour ces races des sols sablonneux et légers, exempts de pierrailles où elles risqueraient de salir et de casser leurs plumes.

- En fonction de l'environnement sonore. La présence d'une route bruyante, d'une voie de chemin de fer, de jeunes enfants trop bruyants, de chiens, sont à rejeter lorsqu'il s'agit de races faciles à effaroucher.

- En fonction du coloris. On sait que tous les goûts sont dans la Nature... rien n'est plus juste lorsqu'il s'agit de poules. La grande majorité des races existent dans plusieurs coloris, les uns unis, les autres cailloutés ou diversement coloriés et toujours de merveilleuse façon, comme les mille-fleurs, les perdrix, les argentés et les dorés liserés, etc...

Ne commettez donc par l'erreur, une fois la forme, c'est-à-dire "la race" bien arrêtée de choisir n'importe quel coloris.

Ne prenez pas par exemple, des coloris clairs à proximité d'une voie ferrée, non plus si votre sol s'avère rougeâtre comme c'est le cas dans certaines régions.

Pas de coloris clairs non plus si vos naines se promènent en liberté et sont livrées à la convoitise des rapaces.