Les
diarrhées
La diarrhée est
avant tout un symptôme qui a des causes très
variées qui peuvent être parasitaires,
infectieuses ou alimentaires et fortuites.
Trop souvent, les éleveurs et les amateurs veulent
voir dans la diarrhée, son aspect, sa couleur, un
élément important du diagnostic des maladies,
cherchant à mettre un nom de maladie sur une couleur
de diarrhée par exemple. Cela est impossible et
certaines idées, qui reposent sur une base exacte
pour une espèce, sont absolument fausses pour
d'autres.
C'est le cas de la diarrhée hémorragique,
signe de coccidiose, mais uniquement chez le poulet, de la
diarrhée jaune soufre, signe d'histomonose mais
uniquement chez les espèces sensibles à cette
maladie (dindon, perdrix rouge, colin, paon). Les
diarrhées vertes ou blanches n'ont aucune
signification.
La couleur verte est en général due à
la présence de bile dans un intestin vide d'aliments,
donc chez un oiseau qui ne s'alimente plus. La
diarrhée blanche est due à la présence
d'urates et se voit chez les oiseaux fiévreux qui
pour faire face aux dépenses en calories,
causées par la fièvre, vivent sur leurs
propres réserves jusqu'à leurs propres
protéines musculaires, avec augmentation de
l'élimination des déchets azotés, sous
forme d'urates et, simultanément, amaigrissement et
fonte des muscles.
Nous venons ainsi d'envisager les diarrhées qui
accompagnent des maladies touchant par ailleurs
l'état général de l'oiseau.
Bien plus souvent, on observe des diarrhées
persistantes qui, au moins à court terme, ne
s'accompagnent d'aucune modification de la santé de
l'oiseau : il y a seulement persistance de fientes
très liquides, sans que rien ne soit changé
dans le comportement de l'oiseau : activité,
comportement, appétit, tout est maintenu ; l'oiseau
n'est pas malade mais il a la diarrhée et simplement,
conséquence normale, il boit beaucoup.
Dans ce type de diarrhées, il faut voir plusieurs
choses :
- une cause fortuite qui la déclenche (alimentaire
souvent ) ;
- un cercle vicieux qui s'installe : l'oiseau boit beaucoup
pour compenser les pertes d'eau dues à la
diarrhée et, en buvant beaucoup, il entretient cette
diarrhée car l'oiseau élimine l'eau par
l'intestin, non par les reins comme les mammifères
;
- cette diarrhée provoque en même temps une
perte en électrolytes (divers sels, surtout de sodium
et de potassium).
LES COMPLICATIONS MICROBIENNES
En règle générale, on ne peut pas
considérer que les diarrhées sont
causées à l'origine par la présence
d'un microbe. On peut même dire que les microbes sont
généralement bien supportés, même
quand il s'agit de germes dont la présence dans
l'intestin est anormale. L'exemple des oiseaux adultes qui
sont porteurs de colibacilles et qui contaminent leurs
jeunes, tout en restant eux-mêmes en parfaite
santé en est un exemple : en effet, le colibacille
est un microbe qui est normalement absent de l'intestin des
granivores adultes. Dans certaines espèces (pigeons,
volailles), on voit de même un germe, pourtant
vraiment pathogène, comme une salmonelle, être
présent dans l'intestin des adultes, sans causer le
moindre trouble.
Il semble que tout soit une question d'équilibre
entre la flore normale et le ou les germes anormaux. Tant
qu'un certain équilibre se maintient, il ne se passe
rien de fâcheux ni de visible. Que cet
équilibre soit modifié par une cause
quelconque, certains germes peuvent se développer de
façon excessive et déclencher ou entretenir
des symptômes caractérisés.
Une diarrhée bénigne d'origine alimentaire et
qui devrait se résoudre seule par suppression de la
cause, peut ainsi être la cause du
déséquilibre et d'une sorte de réaction
en chaîne.
On peut donc, dans les diarrhées persistantes,
envisager plusieurs modes d'intervention ayant un impact sur
les diverses causes de la diarrhée :
- Sur les causes microbiennes qui,
répétons-le, sont rarement à l'origine
de la diarrhée mais plutôt des complications
qui contribuent à l'entretenir comme les
antibiotiques.
- Sur le symptôme "diarrhée" en lui-même
sans se préoccuper de son origine, c'est ce que l'on
peut appeler un traitement symptomatique. Exemple : tanins,
opium (élixir parégorique).
- Il y a enfin ceux
qui peuvent intervenir en cherchant à interrompre le
cercle vicieux dont nous avons parlé :
diarrhée - soif - perte d'électrolytes.
C'est cette dernière voie que nous avons
explorée de façon systématique depuis
déjà assez longtemps sur certaines
espèces autres que les oiseaux. Après une
période de tâtonnements, les résultats
obtenus ont dépassé nos espérances et
cela nous a incités à appliquer cette
même méthode à différentes sortes
d'oiseaux. Là encore, les résultats ont
été assez encourageants pour que nous
envisagions maintenant de mettre ce type de produit
adapté aux oiseaux, à la disposition des
éleveurs.
Comme nous l'avons exposé, l'apport
d'électrolytes (sels minéraux) est un aspect
essentiel ; nous avons été amenés
à le combiner avec l'apport d'acides aminés
dont l'action s'est révélée
décisive chez d'autres espèces pour des
raisons qui ne sont pas clairement comprises. Enfin, pour
éviter la pullulation de germes indésirables,
il s'est avéré utile d'occuper le terrain avec
des levures et/ou des ferments lactiques distribués
à forte dose.
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