Pour améliorer les résultats de l'incubation

Chez les reproducteurs

a) Alimentation

Les symptômes et lésions observés sur les oeufs incubés ou les poussins et imputables directement ou indirectement à la mauvaise alimentation des reproducteurs sont :

- des oeufs à coquille fine et fragile, à blanc liquéfié et à jaune mobile,

- le mauvais développement des embryons,

- l'anémie, les oedèmes et les hémorragies de l'embryon et de ses annexes,

- les dystrophies des organes et la dégénérescence du foie et du rein,

- les malformations diverses du bec et des pattes du poussin.

L'alimentation possède une influence par divers facteurs :

- le déséquilibre qualitatif et quantitatif de la ration ; par exemple une ration trop riche en protéines végétales est défavorable à l'éclosabilité ;

- les déficiences vitaminiques : le manque de vitamine A est souvent responsable de la chute du taux de l'éclosion en hiver dans les élevages traditionnels. Le manque de vitamine B2 cause spécifiquement une forte mortalité en coquille du 14ème jour au 21ème jour. La vitamine B6 augmente considérablement la résistance du poussin nouveau-né et sa carence provoque des anomalies aux pattes et au plumage. Les vitamines A, D, et E sont nécessaires à la fertilité des oeufs ;

- les éléments minéraux et surtout le calcium, jouent un rôle dans la solidité de la coquille et donc dans le taux d'évaporation de l'eau contenue dans les oeufs pendant l'incubation ;

- certains produits chimiques peuvent jouer un rôle néfaste. Par exemple, l'utilisation des tétracyclines est à l'origine de l'apparition dangereuse d'une grande quantité de germes du genre proteus.

b) Environnement

Les stress de différente nature : surpeuplement, mangeoires et abreuvoirs en nombre insuffisant, litière défectueuse, température et ventilation inadéquates, etc., diminuent les performances générales des reproducteurs.

Une proportion erronnée entre mâles et femelles se traduira par un défaut de fécondation des oeufs et l'élimination d'un grand nombre d'oeufs clairs au mirage.

L'insuffisance des nids est la principale cause directe de la ponte au sol, donc des cassures, fêlures et contamination des oeufs.

Pendant l'incubation

a) La collecte des oeufs

Le ramassage et l'entreposage des oeufs dans le poulailler sont à l'origine de trois types de problèmes :

- l'encombrement des nids, dû à un ramassage peu fréquent augmente les risques de ponte au sol, de casse et de souillure de la coquille ;

- le vieillissement rapide de l'oeuf soumis pendant plusieurs heures à une forte température : l'oeuf commence à perdre de l'eau dès sa ponte et s'altère très vite s'il est dans de mauvaises conditions ; d'autre part si la température est supérieure à 20 25°C (zéro physiologique de l'incubation), il y a un début de développement embryonnaire très préjudiciable à la vie de l'embryon s'il est interrompu ;

- c'est pendant les cinq premières heures suivant la ponte que la pénétration des germes microbiens à travers la coquille est maximum. En effet, le refroidissement de l'oeuf provoque schématiquement une rétraction de ses milieux internes, d'où un appel des germes présents à la surface de la coquille. Par conséquent, le manque de propreté à ce stade constitue un véritable risque hygiénique. Nous insistons sur le fait que la destruction de la cuticule par le frottement avec un linge humide est un risque de contamination encore plus grave.

b) Le transport des oeufs

L'action néfaste d'un mauvais transport est surtout traumatique. Des micro-fêlures peuvent être occasionnées et c'est généralement la porte d'entrée aux contaminatioons microbiennes.

Beaucoup plus graves sont les ruptures des chalazes dont la fonction est de maintenir le jaune au centre de l'oeuf ; ces ruptures signifient la perte de l'oeuf : le vitellus colle à la coquille, la chambre à air disparaît remplacée par des bulles d'air.

D'autre part, il est évident que l'oeuf peut être contaminé durant son transport par une ambiance défavorable.

c) L'incubation et l'éclosion

Les problèmes hygiéniques qui nous intéressent à ce stade sont en fait la continuité de ceux qui existent au niveau du poulailler ou pendant le transport. Il s'agit de la pollution atmosphérique des locaux et appareils.

Nous supposons que l'oeuf est au départ indemne de toute contamination interne ou superficielle mais qu'en cours d'incubation ou d'éclosion, il sera infecté par des micro-organismes apportés par le matériel et l'air des installations.

- Très souvent, la déficience hygiénique du couvoir se manifeste par le développement de champignons et de moisissures ; par ovoscopie, les oeufs incubés présentent de larges taches formées par les colonies.

Les lésions sur l'embryon sont des oedèmes, des hémorragies et l'obstruction de ses ouvertures naturelles par de la fibrine et les micelles de champignons. Beer en 1967, relève un pic de mortalité au 16ème jour de l'incubation dû à la contamination des oeufs par Aspergillus fumigatus. Le développement mycosique est surtout favorisé par une trop forte humidité relative.

- Le poussin peut être contaminé à la naissance à partir de l'atmosphère très polluée de l'éclosoir ; en effet, la très grande quantité du duvet et de poussières véhiculant des micro-organismes plus ou moins pathogènes, peut contaminer le couvoir et engendrer des maladies néo-natales : l'omphalite et l'infection du vitellus sont les plus caractéristiques.

Les infections transmises par l'oeuf

Les maladies infectieuses intéressant l'oeuf à couver ou le poussin nouveau né peuvent avoir deux origines :

- une transmission verticale : c'est-à-dire à partir de la poule infectée au poussin par l'intermédiaire de l'oeuf,

- une transmission horizontale : soit directe, c'est-à-dire d'animal infecté à animal sain, soit indirectement à partir de la pollution atmosphérique du matériel, etc.

Il convient de remarquer que les maladies d'origine maternelle peuvent aussi être propagées par voie horizontale, surtout dans les éclosoirs et les boîtes à poussins.