La maturité sexuelle retardée
augmente la grosseur des oeufs

Comment peut-on augmenter le poids des oeufs destinés à la consommation ? C'est la question que se posent souvent un grand nombre d'éleveurs.

On sait pertinemment que la grosseur des oeufs est en relation directe avec le poids du corps dans toutes les espèces animales, depuis l'oeuf minuscule du canari, le petit oeuf de la Bantam, l'oeuf de poule de 60 g., l'oeuf de 85 g., pondu par beaucoup de dindes et l'oeuf d'autruche.

C'est en raison de cette relation entre le poids de l'oeuf et le poids du corps que les poulettes qui entrent en ponte à 18 ou 20 semaines, pondent des oeufs plus petits que celles dont la maturité sexuelle aurait été retardée d'un mois, dans le but de faire coïncider le début de la ponte avec une augmentation du développement. C'est pourquoi une poulette commence à pondre des petits oeufs, dont le poids augmente au fur et à mesure que son propre poids augmente. Ils atteindront le maximum, pour sa souche ou sa race, lorsqu'elle aura elle-même atteint sa pleine maturité, c'est-à-dire généralement entre 10 et 11 mois.

Ainsi, une jeune poulette peut commencer à pondre des oeufs entre 40 et 50 g. tandis que 5 à 6 mois plus tard ses oeufs pourront excéder le poids de 60 g., soit environ 700 à 730 g. la douzaine. Une fois qu'elle aura atteint sa maturité, la grosseur des oeufs variera très peu durant l'année de ponte.

Il est presque certain qu'en retardant la maturité sexuelle d'une poulette on obtiendra des oeufs légèrement plus gros quand son développement physique sera atteint et puisqu'une telle poulette ne pondra pas avant 6 ou 7 mois, ses oeufs pourront atteindre dès le début de la ponte 60 g. ou presque.

Ce sont des considérations que les éleveurs de poulettes pour la ponte doivent étudier attentivement, et si l'on accepte cette évidence, la question est de savoir comment on peut retarder la maturité sexuelle chez les poulettes.

D'après certains, la meilleure méthode consiste à donner aux oiseaux une grande quantité d'avoine pendant la période d'élevage.

D'autres préfèrent diminuer la quantité de nourriture d'environ 25%.

Un autre procédé consiste à supprimer la nourriture un jour par semaine, généralement le dimanche, ce qui facilite d'ailleurs le problème de la main-d'oeuvre.

Différentes expériences ont été faites, dans lesquelles le taux de protéine et d'énergie dans les formules de pâtées, étaient différents. Certaines de ces expériences donnèrent d'excellents résultats.

Par exemple, deux groupes de poulettes furent nourries avec des pâtées de croissance dont le taux en calories (ou énergie) différait. L'un d'eux, le groupe A, reçut environ 450 calories de plus par kilo de nourriture que le groupe B. Les oeufs pondus par les deux groupes furent classés par poids, c'est-à-dire ceux pesant 625 g. et plus par douzaine et ceux pesant 595 g. et au-dessous par douzaine.

En diminuant le taux d'énergie dans le groupe B, le pourcentage de gros oeufs était particulièrement augmenté.

La date d'entrée en ponte du groupe B fut retardée de 14 jours.

Dans une autre expérience où l'on pratiqua la méthode de réduction de nourriture, on eut à déplorer un commencement de cannibalisme, et ceci, bien que la pointe du bec ait été coupée.

Au lieu de réduire seulement la quantité d'aliments donnée aux oiseaux, ces expériences sont basées sur un procédé d'alimentation qui élimine le risque trop brutal d'une suppression de nourriture et l'absorption par les oiseaux, lorsque ceux-ci sont en liberté, de parasites tels que vers ou coccidies, comme c'est souvent le cas lorqu'ils reçoivent une nourriture insuffisante qui les oblige à ramasser ce qu'ils peuvent trouver dans les pâtures.

De plus, la nourriture est équilibrée pour maintenir un taux de croissance lent et stable, contrairement à celui que l'on obtient en utilisant seulement des céréales qui manquent des éléments essentiels : protéines, minéraux et vitamines.