Limiter
les pertes chez les poussins
Après
l'éclosion, le poussin, lorsqu'il est
élevé et nourri dans de bonnes conditions,
acquiert graduellement une résistance à tout,
sauf en ce qui concerne les agents de maladie virulente.
Cette résistance à l'invasion et à la
multiplication des bactéries dans les tissus des
poussins en croissance est produite par l'élaboration
d'un mécanisme de défenses
antibactériennes dans ces tissus. Ces défenses
se produisent principalement lors du premier contact entre
les bactéries et les cellules organiques peu de temps
après la naissance.
Un des principaux constituants de ce système de
défense sont les anticorps dont le but est de rendre
inactive les bactéries. La présence d'un fort
pourcenage d'anticorps dans le sang peut être
l'indication de la présence dans les tissus de
bactéries auxquelles l'anticorps est antagoniste.
Une exemple courant est l'épreuve du sang chez les
reproducteurs infectés de pullorose dans laquelle les
anticorps du sang provoquent l'agglutination d'une
suspension de bactéries qand celles-ci sont
mélangées à un échantillon de
sang sur un verre dépoli.
Lorsque le poussin naît, il émerge d'un milieu
relativement stérile dans un autre milieu où
une grande variété de bactéries sont
présentes. Le poussin en respirant l'air de
l'incubateur et en picorant les coquilles contaminées
et autres débris sur les plateaux d'éclosion,
permet aux bactéries de gagner les cellules qui
règlent la respiration et l'appareil digestif.
En dehors des anticorps transmis de la mère aux
embryons dans le jaune et qui concernent seulement certaines
espèces de bactéries, les tissus des poussins
ont un degré assez peu élevé de
résistance à l'invasion des agents infectieux
avec lesquels ils sont en présence après la
naissance et qui peuvent même jusqu'à un
certain point, passer à travers le corps du
poussin.
Dans la majorité des cas, l'infection des tissus par
les bactéries passant à travers les parois du
tube digestif s'arrête après les deux ou trois
premiers jours et celles qui ont réussi à
pénétrer dans les tissus meurent, soit parce
qu'elles ont été englouties par les cellules
errantes du sang, soit parce qu'elles sont incapables de
trouver les éléments nécessaires
à leur multiplication dans les tissus du poussin.
Durant les premiers jours après l'éclosion, il
existe chez le poussin, une certaine quantité de
jaune en excès pour la nourriture de l'embryon et on
a trouvé que si certaines bactéries, qui sont
souvent présentes dans les débris des
coquilles des incubateurs, pénètrent dans le
jaune, elles peuvent, dans des conditions favorables, se
multiplier et produire une infection du jaune et du sac
vitellin.
De telles bactéries produisent rarement de maladie
chez les oiseaux adultes ou en période de croissance
et sont généralement tenues pour inoffensives.
Leur aptitude à produire la maladie est seulement
démontrée lorsqu'elles sont présentes
dans le jaune et on leur attribue la faculté de
détruire la substance vitelline au moyen d'enzymes
spécifiques pour subvenir à leur croissance
et, par la même occasion, à la multiplication
d'autres types de bactéries qui sont également
présentes et auxquelles ces enzymes manquent.
Les poussins dans lesquels ces bactéries ont
élu domicile pour leur prolifération, meurent,
en général, dans les sept premiers jours de
l'éclosion. A l'autopsie, on remarque un sac vitellin
très gros, rempli soit d'un liquide brun, soit d'une
masse compacte de jaune brillant solidifié.
Toutefois, chez les poussins atteints, la mort peut subvenir
sitôt après l'éclosion avant que le
jaune ait subi une transformation.
Les accouveurs connaissent bien cette sorte d'infection. Une
des causes directes est l'omphalite qui consiste en une
inflammation de l'ombilic par suite d'une trop longue
cicatrication de ce dernier. Souvent, l'omphalite est le
début d'une infection du sac vitellin car les
bactéries mentionnées plus haut passent dans
le jaune par les tissus dévitalisés autour de
l'ombilic.
Comme pour toutes les maladies, un début
d'épidémie d'infection du jaune est le
résultat de facteurs prédisposants qui sont en
corrélation d'une façon bien
déterminée. On peut pourtant considérer
que ces facteurs sont :
1. Une hygiène défectueuse dans la conduite du
troupeau et dans le couvoir qui augmente les
possibilités d'infection et de prolifération
des bactéries susceptibles de commencer la
décomposition du jaune.
2. Une température trop basse dans l'incubateur qui
retarde la croissance de l'embryon et qui donne de petits
poussins avec un sac vitellin relativement gros.
3. Une température trop basse après
l'éclosion qui dévitalise le poussin à
une période où l'infection se développe
rapidement.
4. De mauvaises conditions d'élevage qui retardent
l'absorption du jaune et prolongent la période
pendant laquelle le poussin est susceptible d'infection.
Dans le cas d'embryons, la défense contre l'infection
bactérienne dans le premier stage de l'incubation,
est fournie par les protections naturelles de la coquille,
les membranes de la coquille, l'albumine et la membrane
vitelline entourant le jaune.
Dans la dernière période de l'incubation,
l'invasion des bactéries à travers les
membranes de la coquille est rendue difficile par l'apport
de sang embryonnaire, circulant dans la membrane
allantoïque qui entoure l'embryon à
l'intérieur de la coquille. C'est durant la
première partie de l'incubation et entre le moment
où l'oeuf est pondu et où il est mis en
couveuse que l'infection bactérienne du jaune
embryonnaire commence principalement.
Durant les premiers jours, le développement de
l'embryon est facilement arrêté par des
altérations se produisant dans son milieu. Un exemple
courant de ce qui précède est la
sensibilité de l'embryon, pendant cette
période de son développement, aux effets des
fumigations de formol. La mort de l'embryon à cet
âge peut être produit par des bactéries
ayant seulement apporté une légère
altération au jaune.
Les bactéries responsables de la mortalité
embryonnaire par suite de l'infection du jaune ont des
caractéristiques similaires à celles qui sont
à la base de la détérioration des oeufs
conservés pour la consommation.
Les bactéries de cette sorte sont présentes
dans les déjections des oiseaux et l'infection
provient souvent de cette cause. Leur présence dans
les déjections et leur effet sur la mortalité
embryonnaire peut être démontrée en
immergeant des oeufs, avant l'incubation, dans de l'eau
froide à laquelle une petite quantité de
déjections a été ajoutée.
Les oeufs fécondés traités de cette
façon montrent une diminution du taux
d'éclosion de plus de 27%.
La pointe de la mortalité embryonnaire
résultant d'une contamination avant l'incubation
apparaît durant les deux premiers jours de
l'incubation, de telle sorte que cette mort
prématurée des embryons est souvent mise sur
le compte d'oeufs clairs au mirage. Une faible
éclosion due à cette cause est souvent
attribuée par erreur à une mauvaise
fécondation.
Des expériences ont montré que les
bactéries sont généralement absentes ou
présentes seulement en petit nombre dans les oeufs
frais pondus. La contamination bactérienne du contenu
des oeufs est, dans la plupart des cas, dû au
dépôt sur la surface de l'oeuf de
bactéries au moment de la ponte et qui ont
pénétré dans la coquille.
On peut diminuer ce risque de contamination par une
attention particulière apportée à la
propreté des nids, par un ramassage fréquent
et leur conservation pendant une période aussi courte
que possible dans une température sans grands
écarts. En plongeant les oeufs dans des solutions
antiseptiques sitôt après le ramassage, on
pourra réduire également ces chances de
contamination.
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