L’Ornithose :
une maladie pas toujours facile à identifier

L’ornithose est apparue fin du siècle dernier à l’occasion de l’importation d’oiseaux exotiques. Depuis, cette maladie s’est répandue dans le monde entier.

Cette maladie est d’origine virale (chlamydia psittaci). L’ornithose provient essentiellement des perroquets et des perruches. Lorsque le pigeon est atteint, il peut devenir un danger non seulement pour le colombophile mais également pour tous ceux qui sont, de près ou de loin, en contact avec les pigeons. On pense par exemple aux convoyeurs, aux vendeurs, aux collectionneurs de plumes... La transmission de la maladie se fait de façon naturelle, par la voie respiratoire. Les premières victimes seraient les pigeons ayant déjà des déficiences de l’appareil respiratoire.

La plus forte concentration du virus se localise principalement dans les matières fécales se trouvant dans les narines des pigeons atteints. La majorité des pigeons de ville sont atteints par l’ornithose. Lorsque un des nôtres s’égare et prend location d’un perchoir public, les risques de contamination sont très importants.

L’importance de la maladie dépendra de plusieurs facteurs. La résistance du pigeon entrera en ligne de compte mais, ce n’est pas tout. Certaines souches du virus sont plus dangereuses que d’autres. La virulence de l’agent pathogène a donc toute son importance. La contamination dépendra également du nombre de particules virales mises en cause.

Nous l’avons dit plus haut, la contamination se fait essentiellement par la voie respiratoire ; toutefois, l’infection peut également se faire par la voie cutanée.

L’ornithose est très complexe. Elle peut très bien évoluer sans symptôme ou, au contraire, se présenter sous différentes formes.

Dans des colombiers infectés de façon latente, nous pourrons avoir des adultes sans symptôme et des pigeonneaux qui meurent s’ils sont âgés de moins de 3 semaines.

Sur ces jeunes, nous remarquerons très souvent une forte inflammation des sacs aériens. L’infection provoque également de l’entérite, une perte de poids et d’autres symptômes font penser à une hypovitaminose B1, c’est-à-dire que l’on peut retrouver des problèmes dans le système nerveux, ce qui provoque les démarches vacillantes, les pertes d’équilibre.

Chez les sujets âgés, les symptômes sont moins spectaculaires. En fait, ils sont très proches de ceux du coryza. C’est ainsi que nous retrouvons le larmoiement, le gonflement des paupières et le jetage.

Dans la majeure partie des cas, les pigeons atteints ont les symptômes d’une maladie générale. Nous les trouvons sans vitalité et sans appétit ; ils ont l’air abattu, le plumage devient de mauvaise qualité. Tous ces symptômes entraînent un amaigrissement progressif et des sécrétions aqueuses.

Les méfaits de l’ornithose ne s’arrêtent pas là. Il n’est pas rare de constater une inflammation des conjonctives et du pharynx, des narines obstruées, un écoulement nasal et un râle respiratoire.

Outre les symptômes apparents, il en existe d’autres que l’on découvre à l’autopsie. C’est par exemple le cas pour la dilatation du foie (hépatomégalie) et de la rate (spénomégalie).

Tous ces symptômes peuvent apparaître sous la forme aiguë de la maladie. En cas de maladie latente, forme la plus fréquente chez nos pigeons, seule une baisse sensible des performances et un manque de vitalité peuvent porter un léger soupçon sur la maladie. La forme latente de la maladie est la conséquence d’une infection subclinique ou d’une guérison de forme clinique.

Ces pigeons, porteurs du germe, sont très dangereux pour leur environnement. Leur vie durant, ils vont répandre le virus de l’ornithose tout autour d’eux sans que l’amateur ne s’en rende compte.

Dans le cas de l’ornithose, nous l’avons vu, les symptômes peuvent être très spectaculaires mais ils ne peuvent être inexistants. Dans ce cas, un examen plus approfondi est souvent nécessaire.

Vouloir croire que tout est facile est utopique. Les hommes de science en Université sont parfois un recours obligé et nécessaire pour mettre le doigt sur une maladie parfois bénigne qui empoisonne le colombier tout entier.

Cela coûte parfois moins cher de faire identifier une maladie qui nous échappe que de traîner toute une saison sans résultat.

La majorité des maladies de nos pigeons sont contagieuses à très contagieuses. L’ornithose n’échappe pas à la règle. Les précautions à prendre pour éviter la propagation sont quasiment les mêmes que pour les autres maladies.

Les mesures préventives touchent principalement l’hygiène. Nous veillerons à maintenir les colombiers propres et sans poussière. Celles-ci sont souvent porteuses de germes nocifs. L’aération sera parfaite et nous éviterons la surpopulation. Enfin, nous isolerons les pigeons atteints.

En ce qui concerne le traitement, il faut savoir que les médicaments à base de tétracyclines, de chloramphénical et d’érythromycine inhibent au mieux la multiplication de chlamydia psittaci, l’agent causant l’ornithose.

Pour obtenir des résultats probants, le traitement nécessite souvent une longue antibiothérapie à dose élevée (une visite chez le vétérinaire s'impose).