L'élevage du pigeon est le plus attrayant que l'on puisse trouver car l'on s'y adonne avec plaisir et il est entre tous les élevages celui qui demande le moins de soins. Depuis mon jeune âge, je suis passionné par ces gracieux colombidés type d'exposition ; aussi ai-je étudié avec plaisir leurs goûts et leurs moeurs.

En période de repos, les sexes sont séparés, les nichettes nettoyées, le calme et le repos règnent au colombier. Notre colonie ne nous demande que propreté et hygiène.

C'est le moment de nous livrer à la sélection.

La mue étant terminée, la sélection s'impose, et il nous est facile de porte un jugement définitif.

Pendant l'année nous avons supprimé les jeunes, en qui nous ne pouvions fonder aucun espoir. Un colombiculteur sérieux examinera encore actuellement avec attention, la tête surtout, les yeux, les ailes, la queue, le développement de la poitrine, le bréchet, les pattes et les ongles. Les sujets ne répondant pas aux qualités requises pour mériter une distinction aux expositions, seront sacrifiés d'urgence. Si nous prenons un bon point de départ et débutons avec des reproducteurs de choix et de souche pure, le résultat sera généralement sérieux.

Quelle que soit la souche adoptée, conservons les sujets répondant le plus possible au but poursuivi, et gardons-les comme reproducteurs de génération en génération. Ayons soins de baguer nos pigeons à temps, d'après notre livre généalogique et évitons la consanguinité trop poussée. Etablissons une fiche pour chacun de nos sujets, laquelle deviendra par la suite sa carte d'identité. A l'acheteur, vous pourrez ainsi fournir les renseignements nécessaires.

Cette fiche sera établie comme suit :

Race :

Sexe :

Bague :

Signes distinctifs :

Lieu et date de naissance :

Provenance :

Père :

Mère :

Accouplement :

Distinctions obtenues :

Je conseillerai aux débutants d'acheter des reproducteurs de choix, et avec un peu de patience et de persévérance, l'amortissement du matériel et l'argent engagé seront bientôt comblés par les résultats.

L'hygiène et la propreté sont deux règles qui nous éviterons nombre de déboires. Regardons si notre installation ne laisse pas à désirer, améliorons, remplaçons si nécessaire pour assurer à nos favoris un logement confortable et sain.

Même quand la production est supprimée, les parasites s'accumulent dans les coins et les fentes des constructions en bois. Il est bon dans cette saison et même dans la période d'élevage de répandre dans les cages de la chaux éteinte en poudre e;c'est à mon avis le désinfectant pratique par excellence. La poussière pénètre dans les interstices et empêche la vermine de s'y loger. Lorsqu'une bataille se livre entre le propriétaire de la cage et un étranger, la poussière pénètre sous les ailes et dans le plumage et tout parasite atteint par le désinfectant qu'est la chaux cherche un autre asile pour enfin trouver la mort.

Des maladies anéantissent quelquefois notre petit cheptel et souvent sont provoquées par un manque complet d'hygiène, de propreté et par l'infection de l'eau.

Bon nombre de maladies se transmettent par la contamination de l'eau qui est le principal véhicule de toutes les maladies. Si les pigeons vivent en liberté, cette question a beaucoup moins d'importance, à moins qu'ils soient en contact avec une eau souillée (usines, eau stagnante, etc.), contrairement aux oiseaux élevés en volière.

Prenons la peine de renouveler l'eau de nos abreuvoirs tous les jours et de rincer convenablement ceux-ci avec de l'eau bien propre. Nous avons vu certains éleveurs, qui pour éviter de renouveler la boisson de leurs sujets, se munissent de grosses bonbonnes en verre d'une contenance de 25 litres et fabriquent ainsi des abreuvoirs spéciaux pour échapper à la corvée du nettoyage. Par la suite, ils ont dû passer des journées entières à la désinfection des locaux et écarter les sujets malades pour supprimer le fléau. Il existe cependant dans le commerce bon nombre de modèles d'usage très pratique. Les plus conseillés sont ceux en plastique d'une contenance raisonnable pouvant alimenter le groupe de sujets pendant une journée. D'un nettoyage facile et rapide, ces abreuvoirs sont très utiles.

Il y a ensuite les abreuvoirs en terre cuite qui sont très recommandables en été, l'eau y restant bien fraîche. Méfiez-vous de ces abreuvoirs siphoïdes coniques et cylindriques ayant à leur base ce petit godet demi circulaire d'usage très courant. Leur disposition défectueuse vous oblige, pour les remplir de les coucher dans l'eau. D'autre part, les plumes des sujets s'introduisent à l'intérieur et obstruent l'orifice. Le godet étant à la base empêche le pigeon de boire convenablement et nos favoris n'ayant pas reçu toutes les leçons de politesse voulues, parviendront à y déposer des excréments.

Plaçons de temps en temps dans notre volière une baignoire de façon que les pigeons se tiennent propres. Outre qu'ils ingèrent une grande quantité d'eau, il leur en faut aussi pour se nettoyer. Très propres par nature, sachant d'instinct que le bain est un important facteur de santé, ils se baignent très souvent et même par grand froid.

Evitons cependant de donner une eau trop froide en hiver ; il est préférable de la donner tiède sous peine de voir se développer des troubles digestifs graves.

Veillons à la propreté des cages ; les planchers seront recouverts d'une légère couche de chaux pulvérisée et les déjections déposées s'enlèveront facilement en grattant.

Le sol de la volière sera recouvert de la cendrée fine de nos foyers et fréquemment renouvelée, l'idéal étant le grillage, seul moyen d'éviter les affections intestinales.

Enfin le nettoyage sera très rigoureux. La période d'élevage arrivera sous peu et nous devons être prêts pour répondre aux exigences des prochaines couvées.