Colombiculture
à bâtons rompus
Il arrive assez
fréquemment que la question se pose de savoir comment
s'y prendre pour passer des petits d'un couple à
l'autre. La chose est très aisée aussi
longtemps qu'il s'agit de pigeonneaux qui ont à peu
près le même âge et qu'ils ne sont pas
encore couverts de petites plumes.
Au cas où les jeunes à substituer ne
remplissent pas les conditions, on remplace d'abord un jeune
et le lendemain on répète la substitution avec
le second, si l'on constate que le premier a
été bien accepté. Nous avons même
réussi cette substitution avec des pigeonneaux
d'âge assez différent ; un tel remplacement se
fait, de préférence, le soir. Il y a des
pigeons qui acceptent bien volontiers des jeunes d'autres
nids, mais certains se montrent peu disposés à
élever une progéniture qui n'est pas la
leur.
Il peut arriver qu'une femelle qui avait pondu normalement
en février et en mars n'ait plus eu d'oeufs ni en
avril, ni en mai quoiqu'elle ait été
continuellement pourchassée par son mâle et
qu'elle reste de longues heures sur le nid. A une telle
femelle, on donne des oeufs d'un autre couple ou d'un couple
de réserve ; elle les couvera sans nul doute et son
conjoint en fera autant. De préférence, vous
donnerez ces oeufs le soir quand la femelle est sur le nid.
En agissant de la sorte, vous ferez cesser la chasse au nid
qui épuise les sujets.Il est probable que la femelle
se mettra à pondre après avoir nourri ses
jeunes pendant quelque temps.
Lorsque les jours sont devenus bien longs, vous avez
l'occasion de passer beaucoup de temps auprès de vos
favoris. D'ailleurs, à cette époque de
l'année, il y a toujours du nouveau et même de
l'imprévu, au pigeonnier.
Les sujets qui sont bien traités par leur
propriétaire sont heureux ; ils ont pleine confiance
en lui et deviennent calmes et dociles, et pourront faire
des pigeons de valeur pour l'exposition et la reproduction.
Si de tels sujets jouissent de la liberté, ils ne
demanderont pas mieux que de pouvoir revenir au pigeonnier.
Si, par contre, l'amateur se montre indifférent, ses
favoris deviennent méfiants, toujours prêts
à s'envoler , brisant ainsi leurs oeufs ou
entraînant leurs jeunes hors du nid ; de tels sujets
ne feront certes pas bonne figure aux expositions et s'ils
jouissent de la liberté, l'éleveur aura
souvent des difficultés à les faire rentrer au
pigeonnier.
La sélection des jeunes se poursuit de façon
continue. Quant aux adultes, vous tiendrez note de leurs
qualités comme reproducteurs. Celui qui veut
réussir et cela avec le moins de couples possible,
doit éliminer sans pitié toutes les
non-valeurs à quelque titre que ce soit. Il ne faut
pas attendre la fin de la saison d'élevage ; la
sélection au pigeonnier doit se faire durant toute
l'année.
Le colombiculteur qui élève une même
race depuis plusieurs années, se trompe rarement
quant au sexe, à moins qu'il lui manque le sens de
l'observation et, dans ce cas, il n'arrivera jamais à
discerner le sexe au premier coup d'oeil. Pour l'oeil non
exercé, à savoir pour le débutant, il
est assez difficile de distinguer le mâle de la
femelle. En général, le port du mâle est
un peu plus incliné et la tête et la poitrine
se portent plus en avant ; la tête est un peu plus
grosse et l'expression de l'oeil est plus ardente. Le
mâle est plus lourd que la femelle ; pris en mains, il
donne l'impression d'être fort, plus massif.
Il va de soi que tout cela n'a de valeur que pour autant que
l'on ait affaire à des pigeons normaux.
Un signe qui ne trompe pas, dit-on, est la distance plus ou
moins grande entre les os pelviens (os du bassin) ; si
l'écartement est assez grand, le sujet est une
femelle ; si les deux os sont assez rapprochés l'un
de l'autre, le sujet est du sexe masculin. On ne peut
cependant pas trop se fier à ce caractère. En
effet, nous avons eu en notre possession, des mâles
à écartement assez grand et des femelles dont
les deux os étaient relativement peu distants l'un de
l'autre. Et puis, chez les femelles qui n'ont pa encore
pondu, l'écartement en question peut vous induire en
erreur.
Mettez deux mâles, pas trop jeunes, ensemble, et vous
verrez qu'ils se battent comme des coqs. SI par contre, vous
mettez deux femelles dans la même cage, vous
constaterez que bien souvent elles ne s'entendent pas trop
bien non plus, mais la lutte est moins longue et surtout
moins acharnée.
Deux pigeons, de sexe différent, mis ensemble,
s'entendent ordinairement assez vite ; le mâle
roucoule et fait le beau tout en tournant autour de la
femelle qu'il essaye d'attirer vers lui. La femelle courbe
la tête, ce qui prouve son contentement, ou bien elle
se blottit toute fière dans un coin. Si la femelle a
déjà été appariée
à un autre mâle, elle tachera peut-être
de sortir de la cage, mais en général, elle
accepte assez vite son nouveau conjoint. Cependant, il
arrive que la mâle n'accepte pas rapidement la femelle
qu'on lui destine. Il y a même des mâles qui la
refusent catégoriquement. La femelle peut elle aussi
se montrer difficile dans le choix de son conjoint.
Pour reconnaître le sexe de sujets adultes, on
recommande de tenir les ailes du pigeon de la main droite
pendant que l'on soutient le corps de l'autre main ; on
retire, le plus vite possible, la main gauche et on la
glisse sur le corps : le mâle laisse alors pendre la
queue, tandis que la femelle la redresse. Le résultat
n'est cependant pas garanti.
On remarque bien souvent chez le mâle, que le bout de
la queue s'est quelque peu usé parce qu'il la
traîne à terre en faisant la cour aux femelles.
Dans les pigeonniers peu soignés, le bout de la queue
du mâle est toujours malpropre.
On entend souvent dire que chaque couvée comporte un
mâle et une femelle ; il n'est est absolument rien car
bien des nichées se composent de deux mâles ou
de deux femelles.
Quand on approche la main des jeunes couchés dans le
plateau, ils se redressent tous les deux, mais le mâle
se montre toujours plus vigoureux et prêt à se
défendre.
On dit encore que dans chaque nichée, le sujet le
plus fort est un mâle ; cette prétendue
règle est cependant souvent prise en
défaut.
Quand les pigeonneaux sont du même sexe, l'un peut
être plus fort que l'autre.
Chez les pigeonneaux de quatre à six semaines, la
différence de sexe est assez frappante ; elle
disparaît momentanément après cet
âge.
La question du sexe est de toute importance, surtout en ce
qui concerne les jeunes mis en vente aux expositions. Aux
manifestations de fin d'année, bien des
éleveurs inscrivent les pigeonneaux dont ils ne
connaissent pas encore le sexe avec certitude, dans la
classe des femelles. Ceci est naturellement a l'avantage de
l'exposant, mais cette façon d'agir peut constituer
une concurrence déloyale. Le mal est plus grand
encore quand ces mêmes jeunes sont mis en vente. Plus
d'une fois, nous avons entendu des plaintes
d'éleveurs qui avaient acheté de bonne foi une
jeune femelle et qui ont constaté peu après
que cette femelle était un mâle. Un pigeonneau,
acheté comme femelle et qui, par la suite, devient un
mâle, est un sujet de peu de valeur dans certains cas.
En outre, il peut en résulter un grand
inconvénient pour l'acheteur qui, de ce fait ,
à la saison d'élevage, rencontre des
difficultés quand il s'agit de procéder aux
accouplements. Le mieux est donc de ne pas vendre des jeunes
aussi longtemps que l'on doute de leur sexe. Pour pallier
cet inconvénient, certaines sociétés
mettent la clause suivante dans leur réglement
d'exposition : "L'acheteur d'un pigeon du sexe opposé
à celui indiqué sur la liste, peut exiger
l'annulation de la vente.
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