Fin
de la saison de reproduction
La saison
d'élevage touche à sa fin lorsque le mois
d'août clôture la production au pigeonnier. Nous
avons apparié nos pigeons en mars et pendant six mois
(de mars à août), nous les avons suivis avec
impatience ; la saison d'élevage, si
intéressante, est accompagnée de tant
d'imprévus ! Les couples chez lesquels tout s'est
normalement passé ont produit trois ou quatre
nichées, ce qui est amplement suffisant puisque la
colombiculture est essentiellement sportive.
Les adultes commencent à se ressentir des fatigues de
la reproduction et les jeunes, nés en août,
sont donc moins vigoureux et donc très sujets aux
maladies. C'est parmi les pigeonneaux d'août et de
septembre que l'on trouve le plus sujets malingres. A
l'époque de la grande mue, à savoir en
août et septembre, il faut le repos complet au
pigeonnier.
C'est pendant les mois chauds qu'il faut surtout veiller
à ce que le pigeonnier soit constamment bien propre
et bien sec. Enlevez donc, le plus souvent possible, la
fiente autour des nids. Les parasites pullulent maintenant
dans les colombiers mal entretenus.
N'oubliez pas le vaporisateur pour désinfecter de
temps en temps le pigeonnier ainsi que le chalumeau. Celui
qui néglige ces précautions aura
inévitablement affaire aux maladies qui guettent les
pigeons à ce moment là. C'est un truisme que
de dire "mieux vaut prévenir que guérir" ;
cependant, le rappel de ce vieil adage est de rigueur
à cette époque de l'année.
Il n'y a rien d'aussi décourageant que de devoir
soigner des pigeons malades ; n'oublions pas que les
affections qui attaquent les sujets sont le plus souvent
contagieuses. Donnez à vos sujets le plus d'espace
possible et si vous êtes en mesure de le faire, donnez
leur la liberté. N'attendez pas jusqu'à
l'automne pour pratiquer le triage ; éliminez toutes
les bêtes médiocres, à quel que titre
que ce soit. Ne vous laissez pas influencer par l'une ou
l'autre qualité particulière d'un de vos
pigeons. Le surpeuplement est une grande nuisance.
Renouvelez l'eau des abreuvoirs le plus souvent possible,
n'oubliez pas de les rincer une ou deux fois par semaine et
mettez-les toujours à l'ombre. Une eau polluée
engendre les maladies. Si vous donnez la liberté
à vos pigeons, vous veillerez à ce qu'ils ne
puissent faire usage que d'une eau de boisson bien
propre.
Le bain est et reste de rigueur mais il faut l'enlever
aussitôt que les sujets en ont fait usage de peur
qu'ils ne boivent une eau souillée, peut-être
même contaminée.
Les pigeon raffolent du bain. Les pigeonneaux qui ont
quitté le nid depuis quelques jours seulement sont
les premiers à y entrer, ils bousculent même
les adultes pou arriver à l'eau et s'y
ébattre. Le bain est aussi très utile aux
reproducteurs qui couvent car leur corps chaud et humide
favorise l'éclosion . Ne craignez donc pas qu'ils
aillent se coucher tout mouillés sur leurs jeunes.
L'instinct leur commande ou bien de s'abstenir du bain ou
bien d'attendre jusqu'à ce qu'ils soient secs avant
de couvrir leur progéniture.
L'élevage cessera donc fin août ; nous sommes
habitués, depuis de nombreuses années,
à ne plus élever de jeunes nés au mois
de septembre et nous ne nous plaignons pas, bien au
contraire. La devise doit être : la qualité et
non la quantité. A partir du mois de septembre, nous
donnons à nos couples des oeufs en plâtre
qu'ils couvent aussi longtemps que cela leur plaît.
Petit à petit nous les accoutumons au repos en
fermant les cages l'une après l'autre. Nous
séparons les sexes à la fin de l'année
et parfois en janvier et nous accouplons nos reproducteurs
restants au début de mars si le temps le permet. La
saison de repos compte donc six mois comme la saison de
reproduction. En suivant cette méthode, nous avons
toujours pu commencer la saison d'élevage avec des
sujets vigoureux qui constituent la base du
succès.
En couvant sur des oeufs en plâtre, les pigeons se
reposent et la mue se poursuit normalement et
régulièrement. Si, au contraire, vous
continuez à élever des jeunes, vous
arrêterez la marche normale de la mue et vous
n'obtiendrez que des pigeonneaux chétifs et
prédisposés à toutes sortes de
maladies. Vous épuisez donc inutilement vos
reproducteurs et vous aurez de la peine à les avoir
en bonne condition pour les expositions. Si vous
désirez absolument encore une paire de jeunes d'un de
vous couples, reprenez alors plutôt la reproduction au
mois d'octobre.
C'est le moment où l'on est assez souvent
obligé de prendre les pigeons en main afin de les
examiner en vue de la sélection. Dans les grands
pigeonniers, il est assez difficile d'attraper les pigeons
surtout quand ils dépassent une hauteur de deux
mètres ; des portes de séparations
s'avèrent bien utiles dans ces conditions. Il faut
rester bien calme quand on désire prendre des pigeons
de peur de leur arracher des plumes qui se détachent
si facilement, surtout à cette époque de
l'année. Chez les pigeonneaux, on risque en plus de
provoquer une fracture.
Ne soyez donc jamais nerveux en voulant saisir des pigeons.
Ces derniers s'effrayent bien vite et perdent toute
confiance en leur maître. Le mieux c'est de prendre
les pigeons quand ils sont à la mangeoire ou au
moment de leur donner quelque friandise. Ils sont aussi
faciles à attraper quand ils se trouvent dans leur
cage. Ajoutons que les pigeons se laissent facilement
prendre quand ils sont habitués à être
traités avec calme et douceur. Plus d'une fois, nous
avons vu des éleveurs s'acharnant à vouloir
prendre un sujet, le poursuivant jusqu'à ce que la
pauvre bête, n'en pouvant plus, se laisse capturer
dans un coin du pigeonnier.
N'agissez jamais ainsi, restez calme et d'un mouvement assez
vif, prenez le pigeon sur le dos en comprimant
légèrement les ailes au moyen des doigts et du
pouce. Le sujet se couche alors sur le ventre. Les pigeons
forts, calmes et dociles peuvent être soulevés
par les deux ailes mais, dans ce cas, il faut être
très prudent afin de ne pas provoquer une
désarticulation. Il faut dire que nous ne
recommandons pas ce procédé.
Pour examiner le pigeon à fond, on le prend dans la
paume de la main sous le ventre, l'index et le médium
serrant les pattes, le pouce et les autres doigts sur les
ailes de sorte que le sujet ne sait plus se débattre
ni s'envoler. D'ailleurs, si le pigeon est pris de cette
manière, il ne fera plus aucun effort pour se
défendre.
Tachez toujours de ne pas abîmer le plumage ; aux
expositions, nous avons souvent remarqué des pigeons
en mauvaises conditions parce qu'ils n'avaient pas
été pris assez prudemment lors de l'envoi
à la manifestation. C'est pour la même raison
que les commissaires d'exposition doivent veiller sortir
avec précautions les sujets hors des paniers, lors de
l'enlogement.
Nous venons de voir comment il faut prendre un pigeon et
comment il faut le tenir en main pour l'examiner. C'est
ainsi que nos juges procèdent aux expositions.
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