Les accouplements

Le moment venu, il faudra songer aux accouplements.

Avant cela, il conviendra de remettre le colombier en état, à savoir : peindre, désinfecter, améliorer, transformer. Ainsi, l'heure de la reproduction viendra en passant tout d'abord par l'union du mâle et de la femelle.

Toutefois, il faudra que ces accouplements soient depuis longtemps réalisés... sur le papier.

Il y a certaines règles à ne pas oublier. C'est ainsi qu'il ne faut pas, en cherchant à éviter le développement de tel défaut, tomber dans l'excès contraire. D'autre part, le mieux est ici l'ennemi du bien et on peut arriver à de drôles de résultats quand on veut aller contre la nature. Par exemple, si la race est trop légère, il ne faut pas accoupler les femelles avec des mâles d'un poids élevé. Il faut y aller progressivement sinon on risque de briser l'harmonie.

Quand on veut croiser pour corriger un défaut, il faut choisir un sujet qui possède à un haut degré des ressemblances frappantes avec celui dont ont veut corriger le défaut.

Dans une famille de qualité, un sujet peut faire exception et ne pas montrer la même valeur sportive que les autres. Il n'est pas à écarter délibérément s'il n'est pas désavantagé sous le rapport des attributs physiques, mais on lui donnera un conjoint chez lequel on aura pu vérifier qu'il possède les attributs psychiques nécessaires par des performances suffisamment probantes. Une simple tendance défectueuse est assez souvent corrigée chez les produits obtenus avec l'apport dû à un conjoint parfaitement correct.

En général, il faut procéder pour les accouplements par consanguinité raisonnée. La consanguinité, puissance conservatrice, soutient les qualités de la race qui parfois s'établissent même en double dans la formule héréditaire, grâce aux combinaisons chromosomiques s'effectuant sous son couvert. Mais c'est le croisement des souches qui est la grande force créatrice en assurant généralemenr une hausse de la vigueur constitutionnelle et conséquemment de l'influx nerveux, deux facteurs fondamentaux des plus grands succès sportifs.

Certains colombophiles élèvent systématiquement des produits de tous leurs couples comptant ainsi augmenter leurs chances de voir naître un grand crack. Certes, en toute entreprise un peu de chance ne nuit jamais, et on a vu des colombophiles servis par la chance. La sagesse conseille toutefois de ne pas trop compter sur elle et de bien étudier les accouplements à effectuer, ce qui d'ailleurs réduira fatalement le nombre de couples de reproducteurs.

En croisant les lignées, on cherchera à conserver et à développer davantage les qualités : force, instinct, endurance.

Il conviendra donc de choisir des sujets bien conditionnés, bien développés, en pleine santé, d'un âge moyen et les plus parfaits possible sur le plan esthétique.

Une des qualités est la souplesse des plumes. Il faudra donc éliminer les pigeons ayant des plumes cassantes et dont les barbes des grandes pennes s'usent aux extrémités. On pourrait également citer l'oeil du pigeon. Mais là, les aspects sont divers.

Les exemples pourraient ainsi se multiplier, mais l'important est de croiser en connaissant parfaitement ses sujets, en prenant ceux qui ont fait leurs preuves.

On peut rétablir une bonne base de culture par l'accouplement d'un mâle de très haute qualité à plusieurs femelles. Au lieu de laisser gaspiller sa semence en multiples rapprochements avec la même compagne, on s'arrange pour lui en faire couvrir plusieurs, trois ou quatre dans le même laps de temps, car les accouplements ne doivent pas pas obligatoirement être nombreux pour assurer la fécondation des oeufs, les spermatozoïdes vivant plusieurs jours dans les replis de l'oviducte et les femelles bien prêtes pondant facilement. En une dizaine de jours, on obtient facilement trois ou quatre paires d'oeufs fertiles avec trois ou quatre femelles couvertes chacune deux ou trois fois en quarante huit heures par le même étalon. Il suffit d'avoir des couples d'éleveurs préparés à recevoir ces oeufs.

Ceci est une thèse très souvent défendue par les amateurs car cette façon de faire permet, dès l'année suivante, de réaliser des unions de demi-frères et demi-soeurs, basées sur le courant de sang d'un étalon de haute origine, genre d'unions consanguines très souvent fructueuses. Toutefois, il existe d'autres amateurs qui prônent la monogamie du pigeon.