Bien nourrir les pigeons pendant la mue

Il est recommandable de provoquer la mue, ce qui du reste n’est pas très difficile et on a l’avantage de la laisser s’effectuer dans une bonne période. Pour cela on arrête la reproduction, au plus tard, fin août, on enlève ou on ferme les nichoirs et on sépare les couples. On ne distribuera qu’un seul repas, le soir, qui sera composé exclusivement d’orge ; et le tour est joué, tous les pigeons commenceront leur mue. On la reconnaît aux plumes qui tombent et aux places dénudées sur la tête ; provoquée vers la fin août celle-ci sera promptement terminée si les soins ne manquent pas.

Dès que les premiers symptômes de la mue seront constatés, il faut à nouveau nourrir ses pigeons, on redonnera deux repas avec menus variés dans lesquels entreront des graines oléagineuses, chanvre excepté. Bien des éleveurs ont eu des déboirse pour avoir donné à leurs pigeons du chanvre pendant la mue ; le blé ne joue, à cette époque, qu’un rôle secondaire surtout s’il s’agit de races à plumage dur. Le mélange comprendra des légumineuses. On n’oubliera pas de mettre à la disposition des pigeons, un complément minéral équilibré, indispensable pour un processus normal de la mue.

Aussitôt la mue terminée, on changera graduellement le régime pour le remplacer par celui d’hiver. Il importe de faire ces changements de régime avec précaution, car toute transition brusque d’un régime à l’autre, provoque des chocs physiologiques et peuvent être la cause de désagréments. Nombreux sont les pigeons de grande valeur qui ont péri par suite de cette inattention.

La nourriture a sans conteste, une influence sur le plumage et cela surtout au temps de la mue, lorsque les plumes se renouvellent.

On recommande, pendant la mue, de ne pas exposer au grand soleil, les pigeons de couleur : noir, rouge ou jaune, l’éclat de leur plumage en serait moins vif.

Combien de graines faut-il donner par jour aux pigeons ? Il n’y a pas de barème précis car il faut tenir compte de la race, du climat, des saisons, de l’activité du pigeon et également de la qualité des graines. Les pigeons de taille moyenne, voyageurs, etc, en auront suffisamment avec 30 à 35 g. ; les races lourdes, telles qu’Alouettes de Cobourg, Strasser, Romains, Boulants allemands, Mondains, Sottos, Lynx de Pologne en consomment environ 40 à 45 g. Pour les petites races, Mouettes, Culbutants anglais, Satinettes, Blondinettes, 35 g. suffisent. Mais on ne saurait assez répéter de ne pas trop se fier à ces données car chaque éleveur doit trouver lui-même les moyennes à donner. Il doit s’intéresser aux repas de ses pigeons et son sens d’observation lui sera d’un grand secours pour trouver la proportion exacte et même pour reconnaître un sujet malade ou en mauvaise forme.

L’hygiène dans l’alimentation est d’une très grande importance ; on devrait donner les graines dans une mangeoire spéciale de façon que le pigeon ne puisse salir sa nourriture. Bien des éleveurs affirment qu’il est préférable de jeter la nourriture directement dans le pigeonnier, directement à même le sol. Ce système serait le plus naturel mais les maladies, les vers se transmettent fréquemment de cette façon. Le mieux serait de se servir d’une planche d’un mètre carré environ, avec un rebord de 5 cm de haut, afin d’éviter que le mélange puisse tomber à terre. Il est entendu que cette planche devrait être rabotée ; il est nécessaire également de l’enlever après chaque repas et de la lessiver au moins tous les huit jours. Pour notre compte nous péférons le système des mangeoires.

Il n’est pas recommandable d’élever des pigeons dans un poulailler car même si poules et pigeons se sont habitués à vivre ensemble, il arrive très souvent que les poules leur donnent de forts coups de bec. S’il y a possibilité de nourrir les pigeons en dehors du pigeonnier, ce dernier sera moins visité par les rats et les souris. Par contre quand la nourriture est distribuée dans le pigeonnier, les jeunes deviennent plus vite indépendants et on évite bien des pertes, ce qui n’est pas le cas si on nourrit hors du pigeonnier. Mais là aussi, l’amateur doit trouver lui-même ce qui lui convient le mieux.