L'accouplement,
facteur de réussite
Parmi les anciens
éleveurs qui, depuis des années, obtiennent
dans les grandes expositions des PH et GPH, nous ne pouvons
parler de hasard d'élevage, mais bien du
résultat d'années de travail. Dans ce cas,
nous pouvons dire que les bases d'une bonne souche
existent.
Malheureusement, il y a beaucoup d'éleveurs à
qui l'élevage ne sourit pas ; ils obtiennent bien de
temps en temps un PH ou un premier prix mais cela ne suffit
pas pour parler de réussite. Certains se sont
posé la question : "Pourquoi ne suis-je pas parmi les
meilleurs ?". Au début d'une nouvelle année,
une chance leur est donnée de tout recommencer.
Cela commence, bien sûr, par les accouplements.
Après des mois de réflexion et d'attention,
l'éleveur doit avoir en main toutes les
caractéristiques de son élevage et de chacun
des sujets à sa disposition. Il devra faire un bilan
: provenance, prolificité, santé, valeur
correspondant au standard. Toutes ces données lui
seront d'une grande utilité pour les accouplements
futurs sans oublier tous les facteurs
d'hérédité (défauts,
qualités, etc...) qui ont été
décelés et notés.
Certaines règles sont à prendre en
considération : sujets faibles, malades, porteurs de
très graves défauts. Ceux-ci n'ont rien
à faire dans un bon élevage quand bien
même seraient-ils plus beaux. Pitié et
sentimentalité sont dans ce cas
déplacées.
Pour la mise sur pied d'un bon élevage, se limiter
à une race et à deux ou trois couleurs (les
très bons éleveurs n'ont bien souvent qu'une
variété).
Ne jamais accoupler frère et soeur, sauf s'il n'y a
vraiment pas moyen de procéder autrement, mais cette
pratique nécessite déjà une
expérience affirmée.
Il est également recommandé de ne pas
bâtir sa souche sur une seule lignée : deux ou
trois paires de sang différent sont indispensables
à un bon départ et vous permettra de ne pas
être en trop grande consanguinité.
Surtout ne pas désaccoupler en cours d'élevage
(sauf en cas de nécessité absolue). Il est
facile, après un an d'élevage, de
reconnaître les qualités d'un bon couple, c'est
dans ce cas un non-sens de les séparer, le pigeon
étant de nature monogame, cela serait néfaste
sur son psychisme de le séparer souvent de sa
conjointe. Combien de sujets séparés sont
restés des mois sans vous apporter ce que vous
attendiez d'eux. Les bons observateurs ont dû
remarquer que les sujets séparés
étaient tristes et bien souvent ils restaient des
jours sans manger. Prendre souvent ses pigeons en main, les
caresser et leur parler pour les familiariser.
On ne corrige pas un défaut par un autre
défaut. Un sujet trop gros ne doit pas être
accouplé avec un trop petit. Il vaut mieux compenser
avec un sujet normal du point de vue concerné. Les
pigeons conservés seulement pour être
corrigés ne doivent pas être gardés
très longtemps. Si vous obtenez de bons
résultats, vendez les parents et allez plus loin avec
les jeunes.
Faire un bon accouplement, c'est savoir allier deux sujets
qui ne sont certes pas parfaits, mais dont les
défauts auront tendance à s'annuler dans leur
progéniture.
On peut également considérer que les
résultats sont meilleurs lorsqu'on accouple un vieux
sujet avec un jeune que quand on laisse ensemble soit des
vieux sujets, soit des jeunes.
L'élevage doit tendre à améliorer et
non à régresser. Ceux qui ne le prennent pas
à coeur, nuisent à la race et par
conséquent à leurs résultats.
Ceci étant dit, il n'existe pas de formule magique
mais il y a au moins deux sortes d'éleveurs : ceux
qui contribuent à créer la race en
l'améliorant, et ceux qui se la procurent toute
prête et ne font rien en sa faveur.
Il existe en élevage des logiques qui mènent,
avec un minimum de travail ordonné et d'observation,
à un résultat très concret :
connaissance approfondie des bases d'élevage, ainsi
que du standard.
C'est donc un travail minutieux et de patience que
d'entreprendre une sélection génétique.
Mais toute patience est récompensée. Si vous
tenez compte de toutes ces règles, vous pourrez
construire votre souche avec succès.
Sur ces quelques petits conseils, il reste à vous
souhaiter de réussir.
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