Le
parasitisme intestinal
chez les oiseaux de cage
Par analogie avec
dautres espèces doiseaux comme les
volailles, les pigeons, beaucoup damateurs et
déleveurs sinquiètent souvent du
problème des parasites intestinaux chez les oiseaux
de cage.
Il est en effet bien connu que chez les volailles et le
pigeon, les parasites intestinaux jouent un grand rôle
dans la pathologie courante de ces espèces et causent
des baisses de rendement, des amaigrissements et, au moins
chez les jeunes sujets, des mortalités.
Les parasites responsables de ces troubles sont de deux
sortes bien distinctes :
-des protozoaires (coccidiose, tricho-monose),
- des vers parasites (vers ronds et ténias).
Dans quelle mesure ces parasites peuvent-ils intervenir chez
les oiseaux de cage et comment sont-ils susceptibles de se
manifester en pratique ?
Possibilités de parasitisme
Théoriquement, les oiseaux de cage peuvent
très bien héberger des parasites, coccidies ou
vers sils ont accès à une source
contamination ou dinfestation, ce dernier terme
étant plus spécialement réservé
aux parasites. Si lon se réfère à
la littérature, on voit que les parasites les plus
divers ont été signalés, mais ces
observations restent rares ou exceptionnelles. Elles
montrent en tout cas que linfestation est possible et
que nos oiseaux nont pas une résistance
particulière à ces parasites. En
réalité, ce sont surtout les conditions de vie
que nous leur assurons qui les mettent à labri,
au moins dans une large mesure.
Absence de transmission directe
Une maladie microbienne ou virale peut se transmettre
directement à partir dune maladie par rejet de
mucosités nasales ou bronchiques, par ses fientes,
par des desquamations, etc. qui contiennent des microbes ou
des particules virales qui ne demandent quà se
développer et à se multiplier chez un nouvel
hôte.
Il nen est pas de même avec la majorité
des parasites car ceux-ci sont rejetés par le malade
sous forme de kystes (coccidies) ou doeufs (vers) qui
ne peuvent pas se développer sils sont
absorbés immédiatement par un autre oiseau.
Ces kystes et ces oeufs doivent subir une évolution
dans le milieu extérieur, avant de devenir
infestants. Cette évolution demande de la
chaleur et de lhumidité et si ces conditions
idéales pour le parasite sont réunies, elle se
fait en 48 heures pour les coccidies, en plusieurs jours
pour les oeufs de vers.
Pour certains vers, lévolution est plus
complexe et loeuf nest jamais infestant pour un
oiseau. Il faut quil soit absorbé par un
hôte intermédiaire précis et
spécial à chaque parasite et, après un
certain temps, cest cet hôte
intermédiaire (ver de terre, insecte), qui infestera
loiseau qui le mange. Cest le cas pour des vers
comme certains capillaires et tous les ténias.
Le parasitisme dans la pratique
Compte tenu de ce que nous venons de voir, on comprend vite
que, même si un oiseau était parasité,
la transmission de ce parasitisme aux autres aurait beaucoup
de mal à se faire dans une cage du fait que dans des
locaux tempérés les fonds de cage sont en
général secs et de plus, nettoyés
régulièrement. Cela est vrai surtout pour les
vers. Pour la coccidiose, tout risque nest pas exclu,
le temps dévolution étant plus court (48
heures) et cest sans doute pourquoi on trouve parfois
des coccidies chez les oiseaux de cage.
La coccidiose (ou plus précisément
isosporose)
Cest une maladie exceptionnelle sous une forme grave
chez le canari, même si lon trouve parfois
quelques ookystes lors des examens. Certaines espèces
(tarin, rossignol du Japon, Cardinal, passereaux
indigènes) y sont plus sujettes. Malgré sa
rareté, cest sans doute le seul parasitisme
intestinal qui se rencontre en cage ou en volière
sans quil y ait lieu de chercher comment il a pu y
arriver.
Les vers
Leur découverte chez les petits passereaux reste une
exception qui peut se voir dans deux cas :
1) des oiseaux exotiques récemment capturés
qui étaient déjà porteurs de ces
parasites lors de leur capture. Pour les raisons que nous
avons exposées, ces oiseaux peuvent souffrir de ce
parasitisme qui, joint au stress de la capture du voyage, du
changement dhabitat, peut cause ou contribuer à
leur mort, mais ils ne peuvent le transmettre à
dautres oiseaux.
On a ainsi trouvé des vers comme des capillaires, des
ténias ou parfois des parasites bien plus rares et
inconnus en France.
2) des oiseaux courants qui subissent une infestation du
fait de conditions de vie spéciales :
a) volière extérieure avec sol en terre qui
explique la découverte de vers intestinaux, le sol en
terre réalisant les conditions nécessaires
à lévolution de loeuf des
parasites. Il suffit alors que des fientes doiseaux
sauvages souvent attirés par les volières
(moineaux, pigeons) aient introduit
lélément infestant sur le sol de la
volière.
b) par hôtes intermédiaires. Nous avons
observé une fois un élevage de canaris et
dindigènes envahi par des ténias,
présents en masse dans lintestin des oiseaux.
Tous les ténias ont besoin dun hôte
intermédiaire et après enquête, il
sest avéré que des fourmis, nombreuses
dans les environs, étaient les agents vecteurs
probables des parasites. Cela reste un cas unique.
Les mouches peuvent absorber des oeufs de ténias sur
les fientes doiseaux sauvages ou domestiques et
transporter le parasite assez loin. Les oiseaux insectivores
et ceux de la famille des merles qui chassent volontiers les
insectes sont plus prédisposés à ce
genre de parasitisme.
Quelles conclusions ?
Il est bien évident quen toute logique, les
possesseurs doiseaux de cage courants comme les
canaris, nont guère à se
préoccuper dun risque aussi minime que celui du
parasitisme.
Les éleveurs de perruches australiennes en
volières extérieures connaissent le
problème réel des vers intestinaux et cet
article na rien à leur apprendre, mais des
parasites imprévus peuvent parfois intervenir.
Restent ceux qui sintéressent aux exotiques et
en importent par plaisir ou par profession. Il est certain
que chez ces oiseaux, un parasitisme latent bien
supporté à létat sauvage, peut
devenir dangereux à la suite du stress subi.
Lemploi dune forte dose de vitamines dès
leur arrivée constitue une mesure utile et efficace
largement appliquée. Il ne serait sans doute pas
inutile de faire également un déparasitage
systématique avec un vermifuge polyvalent agissant
sur vers ronds (capillaires) et ténias.
|