La
femelle canari
Dans
lélevage du canari, le rôle principal est
sans aucun doute tenu par la femelle.
Sans exagération, nous pouvons affirmer que tout
lélevage dépend delle. Tandis que
le rôle du mâle se limite à la
fécondation des oeufs, ce qui est un acte
instantané, celui de la femelle, qui doit pondre,
couver et élever plusieurs nichées, est de
loin plus fatigant et plus épuisant.
Cest pourquoi, pour avoir des chances dune bonne
réussite dans lélevage des canaris, il
est nécessaire de posséder des femelles en
excellente santé. Accouplées, elles pourront
réussir non seulement leur rôle maternel sans
en ressentir la moindre fatigue, mais elles produiront une
progéniture saine et robuste, quelles
élèveront avec tous les soins et tout
lamour dont elles sont capables.
Le printemps nest pas le moment bien choisi pour
acquérir une femelle de canaris car le temps de la
production est trop proche. Ceux qui le font à cette
saison courent de grands risques. Cest en automne
quil faut se procurer les femelles. Cela vous laisse
le temps nécessaire pour étudier et
contrôler, soit leur mue, soit leur état de
santé, soir leur caractère (doux ou querelleur
avec les autres sujets).
Leur cage sera spacieuse, les femelles resteront
séparées des mâles pendant tout
lhiver, ainsi elles resteront saines. Elles
shabitueront à vous et au local, à vos
manutentions lors du nettoyage de la cage et deviendront le
pilier de votre élevage pour la saison prochaine.
Elles ne doivent pas passer lhiver dans des locaux
surchauffés ; la température ne
dépassera pas 13 à 14 degrés. La
nourriture doit être saine et très propre mais
non échauffante. Evitez de donner oeufs, biscuits et
sucreries. Un bout de lard peut être suspendu dans la
cage sil est fumé et salé. Donnez de la
verdure, choux-blancs, doucettes, pommes, poires ou une
figue partagée en deux pour leur donner accès
aux petits grains et à la chair douce quelle
contient et quelles videront jusquà la
pelure qui est dure et sèche.
Négliger les femelles de canaris pendant lhiver
et lautomne, cest risquer davoir une
mauvaise réussite au moment des couvées, de
mauvaises nourricières, abandonnant des jeunes au
nid, etc.
Le responsable de cet état de choses, ce ne sera la
pauvre petite femelle mais léleveur
lui-même. Laffaire est simple : la nature se
venge.
La cage ne doit pas être trop petite, ni trop grande,
ni en bois découpé en forme de tourelle
abritant des insectes qui épuiseront la femelle.
Loiseau doit pouvoir sauteur au moins sur trois
perchoirs. Plus elle sera grande, plus loiseau pourra
voltiger, et mieux cela vaudra. Cest un point
primoridal car ainsi votre oiseau restera svelte et à
point. Dans une petite cage, avec peu de mouvements, il
deviendra trop gras et inapte à la ponte.
Naccouplez pas vos oiseaux avant fin mars ou
commencement avril. La fécondation sera meilleure et
vous permettra davoir deux à trois
couvées jusquà fin juillet, terme de la
saison délevage. La mue commençant
après cette date, la femelle ne pourra plus
élever des jeunes robustes et changer de plumage sans
sépuiser. Ainsi, les jeunes tardifs seront plus
délicats et nauront pas lâge
nécessaire pour être accouplés au
printemps.
Une femelle bien soignée peut être
employée pendant cinq ou six saisons pour
lélevage tout en donnant dexcellents
résultats.
Les éleveurs, surtout les débutants,
désirent toujours de jeunes femelles mais cest
une erreur car les femelles de deuxième ou
troisième année ayant davantage
dexpérience, nourrissent beaucoup mieux que les
jeunes.
Le fond de la cage sera garni de sable fin, renouvelé
au moins une fois par semaine. Donnez aux oiseaux du sel de
cuisine mêlé à des coques doeufs
séchées et pilées, ou mieux encore un
complément minéral équilibré
sous forme de semoulette que les oiseaux consomment à
leur gré. Los de seiche rend de bons services
également. Leau du bain ne doit pas être
donnée à boire. Quand loiseau a pris son
bain, retirez la baignoire. Leau pour la boisson sera
mise dans un abreuvoir siphoïde tel quon en
trouve chez les marchands grainiers. Leau doit
être fraîche, fréquemment changée
et ne doit jamais manquer. Beaucoup de maladies proviennent
de leau contaminée par les déjections
des habitants de la cage. Même pendant la couvaison,
leau du bain doit être servie
régulièrement car certaines femelles ont le
plumage de labdomen collé par les
déjections des jeunes et peuvent, par le
fait-même, transporter hors du nid les tout petits
ayant la tête prise dans le plumage.
La chambre ou pièce qui abrite vos cages
délevage doit être claire et bien
aérée, mais sans courant dair, ce qui
est toujours nuisible.
Si vous tenez vos femelles dans les bonnes conditions
citées plus haut, vous pouvez être certains,
quavec un peu de chance, votre élevage de la
saison suivante sera assurément une réussite
et vous serez récompensés, même
largement, des quelques soins donnés aux femelles
délevage.
On entend souvent dire que tous ces soins exigent trop de
temps et coûtent trop cher. Faisons de suite remarquer
que probablement l'un ou l'autre membre de la famille se
trouvera disposé à donner un petit coup de
main, et que fera-t-on pendant la saison d'élevage
si, en hiver, on ne trouve déjà pas le temps
nécessaire ? Quant au coût de l'alimentation,
il n'est vraiment pas tellement élevé, le
véritable amateur étant capable de bien des
choses pour ses petits protégés.
Donnons en tant que réels amis des oiseaux, nos
meilleurs soins à ceux-ci, ne reléguons pas
les femelles à l'arrière-plan et la chance
nous sourira certainement la saison prochaine.
Il n'est peut être pas superflu de dire quelques mots
au sujet de la composition des couples reproducteurs et des
couleurs qui seront choisies à cet effet. Accouplez,
de préférence, des canaris intensifs à
des semi-intensifs ou schimmel, par exemple jaune
doré (intensif) à jaune doré
(semi-intensif) ou jaune paille ; rouge-orange (intensif)
à rouge-orange (semi-intensif) ou à saumon. On
évitera d'apparier blanc x blanc. Des oiseaux blancs
peuvent aussi être intensifs ou schimmel, et seront
accouplés respectivement à jaune paille (non
intensif) ou à jaune doré
(intensif).
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