La
prophylaxie en cuniculture
Elle doit avoir
surtout un aspect de prévention, le milieu le plus
idéal possible étant créé par le
bâtiment, le matériel et le régime
alimentaire adaptés.
Les meilleures conditions techniques rassemblées, il
faut éviter toute apparition et développement
de maladies, par une hygiène rigoureuse. Cependant,
l'action sanitaire ne se limitera pas là, et toutes
les mesures seront prises pour enrayer toute maladie
susceptible de se déclarer. Le but de l'action
sanitaire globale consiste alors à mettre tout en
oeuvre pour produire un animal sain.
Pour maintenir l'animal en bonne santé,
l'éleveur doit intervenir à différents
niveaux :
- Contrôle de l'environnement : atmosphère,
logement, matériel, déchets.
- Techniques sanitaires proprement dites : nettoyage,
désinfection, vaccinations.
L'ensemble des mesures prises régulièrement
permettent ainsi une diminution sensible de la
mortalité.
LOCAL ET MATÉRIEL
La construction du logement est un facteur de garantie
contre les maladies. Il faut pourtant effectuer quelques
opérations courantes sur le matériel et le
local : les cages, trémies, boîtes à nid
seront nettoyées chaque semaine si possible, par
trempage dans une solution détergente et
antiseptique. Si les cages ne sont pas amovibles, un
badigeonnage à l'aide de ces mêmes produits,
puis un brûlage au chalumeau est aussi efficace.
Profiter du sevrage pour un nettoyage plus complet.
Les murs internes du bâtiment, qui doivent être
lisses, seront nettoyés environ tous les mois. En
règle générale, il faut que le
bâtiment et le matériel soient toujours
propres, sans accumulation de poussière, ni de
poils.
LES ANIMAUX
Outre les conditions d'hygiène de l'environnement des
animaux, qui doivent être très bonnes, on doit
apporter aux sujets eux-mêmes le plus grand soin.
C'est en effet par un très bon état sanitaire
que l'on obtiendra les meilleurs rendements, tant sur le
plan prolificité, que sur le plan croissance par la
suite. C'est d'ailleurs pour cela que le système de
bande unique dans les élevages d'une certaine
importance, apporte les meilleurs résultats du point
de vue hygiène, les lapins étant
habitués à un type de microbisme identique
pour tous.
Plusieurs points, dans la prophylaxie des animaux, sont
à étudier :
- l'arrivée des reproducteurs,
- les traitements systématiques,
- l'introduction de nouveaux sujets
L'ARRIVÉE DES REPRODUCTEURS
Avant l'arrivée : Il faut connaître ce qui a
été fait antérieurement sur les animaux
livrés. En général, lorsqu'on choisit
des souches sélectionnées, les renseignements
suivants peuvent être obtenus assez facilement :
âge, mode d'élevage, programme d'alimentation,
programme de prophylaxie.
Il sera donc facile de déterminer à partir de
quel moment il faudra mettre en service ces reproducteurs,
et d'adapter les interventions à faire subir aux
animaux, ainsi que de faciliter le changement
d'ambiance.
Le local et les cages qui vont accueillir les animaux
doivent être soigneusement nettoyés et
désinfectés. Une contamination des nouveaux
sujets à la suite d'un microbisme ou de germes
pathogènes subsistant de la bande
précédente, sera donc évitée. De
même, les odeurs seront aussi éliminées
pour faciliter l'adaptation.
A la réception des reproducteurs : Le lapin
étant un animal inquiet et nerveux, il est
préférable, quand cela est possible, d'aller
chercher soi-même les animaux. Dans le cas contraire,
le voyage doit s'effectuer dans les meilleures conditions et
par le moyen d'expédition le plus rapide, cela pour
éviter les stress dus à l'agitation, à
la chaleur, et aussi pour limiter les risques de
contamination.
Avant de prendre possession des animaux, il est
recommandé d'examiner soigneusement tous les sujets
pour constater l'existence ou non de troubles pathologiques.
Si les troubles sont apparents, l'éleveur pourra
ainsi refuser toute ou partie de la livraison.
Dès l'arrivée à l'élevage, les
animaux doivent être placés dans une ambiance
très calme. Il faut, en effet, que les lapins,
après le stress du voyage, s'acclimatent au nouvel
environnement auquel ils sont confrontés. Les
premiers jours, il est nécessaire de limiter le plus
possible, le nombre des visites.
Les jours qui suivent la réception : Il faut tout
d'abord, habituer les animaux à leur nouveau
régime alimentaire. Pour cela, il est
recommandé de rationner les lapins les premiers
jours, et d'augmenter leur ration progressivement : les
trois premiers jours 30 grammes par kilo de poids vif, puis
40 g. les première et deuxième semaines, et 50
g. les troisième et quatrième semaines. Ces
chiffres concernent des sujets de taille moyenne.
Il faut aussi examiner soigneusement les animaux pour
constater l'apparition de troubles qui entraînera
l'élimination de l'animal, dans l'hypothèse
positive. L'extension possible d'une maladie à tout
le cheptel, sera ainsi évitée.
On doit effectuer les traitements suivants :
- Traitement préventif contre la gale des
oreilles.
- Vaccination contre la myxomatose : troisième jour,
si elle n'a pas été faite par le
sélectionneur.
- Traitement contre les coccidioses.
- Vaccination contre l'entérotoxémie :
troisième jour, et rappel 3 à 4 semaines plus
tard.
- Vaccination contre le coryza et la pasteurellose :
troisième jour et rappel 15 jours après,
antibiotiques pour le coryza.
LES TRAITEMENTS SYSTÉMATIQUES
Outre les traitements à effectuer lors de la
réception des animaux, d'autres opérations
sont à faire régulièrement, de
préférence sous le contrôle d'un
vétérinaire, pour garantir le bon état
sanitaire du cheptel.
Myxomatose : Vacciner les reproducteurs vers
mars-avril, et août-septembre ; un rappel doit
être effectué dans le cas peu probable
d'épidémie.
Vacciner les jeunes lapereaux à l'âge de trois
semaines.
Entérotoxémie - Entérites : A
part les vaccinations d'arrivée, une alimentation
régulière et équilibrée, ainsi
qu'un bon environnement doivent prévenir ces
maladies. Il est possible, par mesure de précaution,
de vacciner tous les quatre mois, les reproducteurs.
Coccidioses : distribution mensuelle aux
reproducteurs, d'un anticoccidien dans l'eau de boisson
trois jours de suite, ou aliment
supplémenté.
Mise en place d'un programme de distribution aux lapereaux
à la mise en cage, après sevrage.
Gale des oreilles : Après le traitement
préventif avec un acaricide, lors de l'introduction
des reproducteurs, il est nécessaire de
vérifier, à chaque manipulation des animaux,
s'il n'y a pas apparition de la maladie, qui normalement ne
doit pas avoir lieu avec une bonne prévention
hygiénique.
Coryza-pasteurellose : La vaccination par
auto-vaccin, ainsi qu'un bon environnement, doivent suffire
pour éviter ces maladies. De plus, il faut supprimer
toute source de poussière (exemple : poussière
d'aliment).
INTRODUCTION DE NOUVEAUX SUJETS DANS
L'ÉLEVAGE
Certains éleveurs voudront introduire de nouveaux
sujets dans l'élevage en cours, notamment lorsque le
nombre de mâles défaillants sera trop
important. Dans ce cas, les précaution à
prendre sont très grandes, car le nouveau sujet est
une source de contamination pour tout l'élevage.
Il faut alors prévoir un local de quarantaine, le
plus éloigné possible du bâtiment
d'élevage. Le nouveau sujet doit être
observé très soigneusement, pour
déceler la moindre trace de trouble. On peut
même mettre à proximité, quatre ou cinq
lapereaux qui viennent d'être sevrés, moins
résistants, et qui permettront de déceler une
propagation possible.
L'éleveur prendra soin de visiter le ou les animaux
en quarantaine en dernier lieu, pour éviter
d'être lui-même vecteur de maladies. Ce n'est
que lorsque l'on sera sûr de la bonne valeur sanitaire
du nouveau venu, que l'on pourra l'introduire dans
l'élevage.
Nous devons cependant rappeler que l'introduction d'un
nouveau sujet dans un élevage, est fortement
déconseillé, et qu'il ne sera
réalisé que par grande
nécessité, avec des précautions
importantes.
L'ELEVEUR
L'éleveur doit faire preuve de grande prudence, car
il reste, lorsque toutes les bonnes conditions sont
réunies, le principal vecteur de maladies. Il est
évident qu'il sera la seule personne à
pénétrer dans l'élevage, l'accès
étant interdit à tout étranger, ainsi
qu'à tout animal.
Lorsqu'il entrera, l'éleveur prendra certaines
précautions : il revêtira une blouse, et
chaussera des bottes. La tenue doit rester identique, car un
changement de couleur pourrait provoquer un stress chez les
animaux. L'éleveur devra ainsi se désinfecter
les mains, et passer dans un pédiluve.
Il retirera tout lapin malade, et fera l'autopsie des morts,
ainsi qu'un examen des matières fécales,
chaque mois. La surveillance de l'élevage doit
être constante, non seulement sur les animaux, mais
aussi sur les différents dispositifs d'ambiance.
Pendant le travail dans les locaux d'élevage, il faut
éviter tout bruit brutal non coutumier aux
animaux.
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