Coccidiose et Lambliose :
maladies parasitaires du lapin

Ces maladies sont dues à de petits êtres vivants microscopiques. Ces êtres inférieurs se développent dans le corps du lapin. Les parasites causent toujours par leur présence des dommages plus ou moins graves à l’hôte qui les héberge.. Certains parasites ne se rencontrent chez le lapin qu’à l’état larvaire et d’autres qu’à l’état adulte car certains parasites accomplissent une évolution compliquée et passent d’un stade à l’autre par l’intermédiaire d’animaux différents pour parfaire leur évolution. Les lapins exempts de parasites sont rares ; mais, pour devenir malades, ils doivent en héberger en général une certaine quantité.

Nombreuses sont les maladies parasitaires qui affaiblissent ou détruisent les hôtes du clapier. Souvent les infestations parasitaires sont liées à des conditions d’alimentation, à la cohabitation des adultes avec les jeunse, à la concentration excessive de lapins, à l’utilisation d’herbe croissant au bord des chemins et souillée par des chiens.

Les lapins, suivant leur résistance, les conditions d’alimentation et d’hygiène, montrent une sensibilité différente à l’invasion parasitaire.

L’utilisation du fumier de lapins comme engrais sur l’herbe qu’ils devront consommer ensuite, soit à l’état frais, soit à l’état sec, est un facteur qui favorise dans une très large mesure l’apparition et la dissémination de certaines maladies parasitaires.

Ces maladies seront toujours en régression dans les élevages où l’on nourrit les lapins sans herbe ou racines.

Les lapins ne doivent en aucun cas souiller leur nourriture avec leur crottes (râteliers-mangeoires à dispositif spécial permettant de les accrocher au grillage de la porte, distribution régulière des repas en telle quantité qu’ils puissent être absorbés en une fois, etc).

Des lapins bien nourris offrent une résistance plus forte aux parasitoses que des lapins sous-alimentés ou mal alimentés.

MALADIES PARASITAIRES INTERNES DU LAPIN

La coccidiose

C’est une des maladies parasitaires les plus répandues et les plus meurtrières du clapier. Elle peut causer de véritables désastres dans l’élevage ; elle sévit à l’état endémique, c’est-à-dire d’une façon constante et dans la plupart des clapiers.

Cette maladie est fort bien connue dans le monde entier. Elle a fait et fera encore le désespoir de milliers de cuniculteurs. Des livres entiers ont été écrits sur la coccidiose et des centaines de médicaments préconisés.

Mais il ne faut pas croire que dès qu’un lapin a le ventre ballonné il soit atteint de coccidiose car la dilatation du ventre ou “gros ventre”, peut être produite soit par la coccidiose qui est une maladie très meurtrière et très contagieuse, soit par la lambliose, affection parasitaire grave à forme très rapide et contagieuse, soit souvent par l’indigestion gazeuse, appelée aussi tympanisme ou météorisation qui est un accident mortel d’origine nutritionnelle.

La coccidiose est causée par un parasite microscopique unicellulaire, de forme ovoïde, très répandu dans la nature. On en compte actuellement au moins sept espèces différentes chez le lapin. Les différences entre ces types de coccidiose portent surtout sur la forme, sur les dimensions et le lieu où le parasite séjourne (foie, intestin grêle, gros intestin).

Les ookystes de coccidies ne sont visibles qu’au microscope à des grossissements de 200 à 300 fois. Elles sont facilement identifiables pour un oeil exercé.

Il ne faut pas oublier qu’on trouve chez preque tous les lapins des ookystes de coccidies en petit nombre. Les coccidies ne peuvent être incriminées comme agent causal de la maladie ou de la mort que si on en observe une certaine quantité. Les coccidies provoquant la coccidiose hépatique se développent dans le foie (voies biliaires) et les ookystes sont évacués avec les matières fécales.

Les jeunes lapins sont plus facilement atteints en général par les coccidioses de façon massive et grave, et elles sont souvent mortelles. L’âge qui paie le plus lourd tribut à la maladie varie de 2 à 4 mois. La période la plus dangereuse est l’époque qui suit le sevrage ; elle est rare chez les sujets non sevrés. Les sujets adultes, lorsqu'ils sont envahis par les coccidies, résistent mieux à la maladie, mais succombent également.

Lors d’invasions massives de coccidies les adultes maigrissent, surtout s’ils sont mal alimentés ou sous-alimentés, c’est-à-dire dans un état de moindre résistance. Ils perdent alors leur poil, surtout dans la région de la nuque, et ont des déjections molles. Ils peuvent présenter, comme nous l’avons souvent observé, des signes de paralysie.

Nous répétons que la mortalité par la coccidiose, bien qu’elle existe chez presque tous les adultes, est moins fréquente que chez les lapereaux.

La coccidiose provoque une anémie et un amaigrissement des jeunes qui meurent dans un état cachectique complet en un laps de temps plus ou moins court. Les premiers symptômes, du vivant de l’animal, sont vagues. Les lapereaux paraissent très malades, tristes, n’ont pas d’appétit et le ventre est souvent ballonné et sensible, mais ce signe peut manquer totalement. Il y a une diarrhée.

Les petits malades s’étirent par moment comme des chats, avec grincements de dents. Les pattes postérieures sont ramenées constamment vers l’avant lorsque l’animal mange. On a l’impression que les lapereaux malades voudraient diminuer mécaniquement la pression ressentie dans le ventre.

A l’autposie, chez les jeunes, on observe que le trajet gastro-intestinal, de couleur gris-rougeâtre, est distendu par des gaz. Par transparence, on constate parfois dans l’épaisseur de la muqueuse de l’intestin des zones blanchâtres.

L’intestin contient, la plupart du temps, des matières alimentaires car à la fin de la maladie, le transit gastro-intestinal est perturbé.

Le foie, lors de coccidiose hépatique, présente des points isolés ou en colonies, ou même des traînées de couleur blanchâtre. Le volume de cet organe est augmenté.

Lorsque les litières d’un clapier infesté de coccidiose sont jetées sur lse fumiers, les ookystes de coccidies qui se trouvent dans les crottes conservent toute leur vitalité ; si ce fumier infesté est répandu sur un champ cultivé pour le fourrage, le fumier se décomposera, mais les coccidies résisteront, leur développement ne sera pas entravé et, lorsque ces fourrages seront distribués aux lapins, les animaux qui les consommeront seront infestés de coccidiose. C’est ce qui explique la persistance des coccidioses dans un élevage, les fourrages étant contaminés.

Les coccidies sont rencontrées chez le lapin et tous les animaux mais toutes les espcèes ne sont pas affectées par les mêmes variétés de coccidies.

L’ookyste de coccidie est très résistant. C’est surtout la chaleur et l’humidité qui permettent le développement rapide des coccidies ; aussi cette constatation a conduit à l’établissement de deux grandes règles de prophylaxie que tout éleveur doit avoir constamment présentes à l’esprit :

1. Le clapier doit être protégé contre toute humidité.

2. Les crottes doivent être enlevées au moins une fois par semaine.

Prophylaxie de la coccidiose

1. Ne jamais utiliser de fumier n’ayant pas fermenté longtemps.

2. Employer, autant que possible, le fumier que l’on a récolté et fait fermenter soi-même.

3. Ne jamais laisser le fumier des lapins à la surface du tas de fumier, mais le mettre à l’intérieur sous une couche de 30 cm au minimum car la chaleur dégagée aidera puissamment à la destruction des coccidies qui ne peuvent résister à la chaleur de la fermentation.

4. Saupoudrer le tas de fumier de super-phosphate de chaux pulvérulent.

5. En cas de coccidiose, il est indispensable de n’élever les nichées que sur des litières, grillages ou planchers à claire-voie nettoyés deux fois par semaine. Les excréments seront ainsi recueillis avant d’avoir pu contaminer à nouveau les sujets. Il faut que les lapins vivent sur une litière sèche, d’où nécessité d’un écoulement parfait de l’urine.

6. Pour la désinfection des cases, seuls les produits conseillés contre les coccidies sont à utiliser.

La lambiose

Cette maladie est provoquée par un parasite en forme de poire, se mouvant à l’aide de flagelles qui lui servent aussi à capturer ses proies. Le sujet, apparemment très bien portant au début, bien qu’atteint, manifeste sous peu une météorisation abdominale. A l’autopsie, les intestins sont gonflés et congestifs. Le diagnostic ne peut se faire que sur un sujet vivant et par un examen microscopique. Le produit de raclaque des muqueuses intestinales montre au microscope des “lamblia” (nom du parasite) qui provoquent la lambliose. Ce parasite, très fragile est impossible à mettre en évidence sur les animaux morts depuis quelques heures.

La poudre d’ipéca, utilisée autrefois, était administrée mélangée à un peu de son. Actuellement, certains antibiotiques et des produits chimiques plus aisés à utiliser (eau de boisson) permettent un traitement efficace de la lambliose.