L'alimentation
du lapin
Le
problème de la formule unique
La plupart des
fabricants ne proposant qu'une seule formule d'aliment
doivent faire un compromis entre les différents
besoins des lapins, et incorporent environ 18% de
protéines.
Ainsi, les cuniculteurs doivent se contenter d'un
régime probablement un peu faible en protéines
pour les sujets en pleine production, et trop riche pour les
autres ; en effet, des aliments spécifiques aux
différents besoins des lapines, des jeunes, des
mâles adultes, sont si peu demandés que leur
reproduction ne serait pas rentable.
La consommation de grandes quantités
d'éléments fibreux sous la forme de foin et de
paille pose des problèmes d'organisation, et
réduit en outre l'absorption de protéines chez
le lapin.
Malgré de nombreux désaccords, le taux de
consommation recommandé en fibres est de 14% de la
ration.
La distribution de foin, déclarée
indispensable à la santé des lapins, a souvent
un heureux effet sur les cas d'entérite.
D'autres cuniculteurs, particulièrement en Europe
continentale, déclarent obtenir de bons
résultats en ne distribuant que 8 à 10%
d'éléments fibreux.
Cependant, dans un grand nombre de ces élevages, les
lapins ingurgitent le foin ou la paille de leur
litière, ou rongent les parois en bois des
lapinières.
L'utilisation d'un seul et unique régime pour tous
les lapins pose des problèmes particulièrement
en ce qui concerne les lapereaux.
Le sevrage est toujours la cause de "stress" et rend les
lapins sensibles aux maladies, plus
précisément à l'entérite,
causée par la passage brutal du lait de lapine - qui
contient 15% de graisses, 10% de protéines et
quasiment pas de cellulose - à la ration classique
des lapins.
En outre, s'il est sevré, avant d'être capable
de coprophagie, vers l'âge de six semaines, le
lapereau peut souffrir de sous-alimentation et
entraîner par son sous-développement des
problèmes économiques pour le cuniculteur.
BESOINS ALIMENTAIRES
On propose, pour surmonter ce problème,
l'utilisation d'un régime spécial de sevrage,
mais il semble que, du moins pour le moment, les
cuniculteurs devront le formuler eux-mêmes.
Les besoins des lapins en énergie sont très
mal connus, et les aliments sont formulés sur les
mêmes bases que ceux des poules - environ 2200
cal/kg.
Les lapins diffèrent des volailles non seulement par
leur faculté de digestion de la
cellulose, mais aussi par leur tolérance
des graisses jusqu'à un taux de 10% ; le taux de
graisses inclus dans les rations pour volailles n'est que de
2 ou 3%.
En ce qui concerne les besoins des lapins en
minéraux, il est généralement
conseillé de distribuer 1% de potassium et une
proportion relativement élevée de
manganèse.
La présence de cuivre à 20-30 ppm est
considérée comme indispensable, mais n'a aucun
effet sur la croissance du lapereau.
La vitamine D est contenue dans l'huile de foie de morue et
dans le foin, ce qui explique pourquoi celui-ci est
indispensable dans l'alimentation des lapins.
Le fait que le foin procure aux lapins un divertissement a
aussi son importance. En effet, des problèmes graves
se posent si les lapins n'ont pas de foin "à
ronger".
On a suggéré que le foin contiendrait un
facteur de croissance indéterminé, et de plus
que la longueur des brins serait importante, le foin moulu
ne remplaçant pas le foin entier.
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