Eviter les troubles respiratoires et digestifs

Les deux principales catégories de problèmes sanitaires auxquelles l'éleveur est confronté chaque jour concernent les troubles respiratoires et les troubles digestifs.

Au premier signe de coryza, vous devez réagir en portant une attention toute particulière à trois composantes, physiques de l'ambiance de votre élevage.

- Les courants d'air : un lapin est sensible à un courant d'air imperceptible à l'homme, l'utilisation de cages grillagées lui interdit de se mettre à l'abri. Il faut donc que votre ventilation statique ou dynamique en suppression ou en dépression, soit réglée de telle façon qu'il n'y ait pas de courants d'air (vitesse de l'air au niveau des animaux, inférieure à 0.5 m./seconde).

L'observation attentive de tout mouvement d'air doit être un souci constant de l'éleveur. Il se manifestera par le changement d'orientation du lanterneau, la réduction des entrée, ou sorties d'air dans le bâtiment, l'installation de volets déflecteurs...

- L'humidité est un facteur très important dans l'apparition du coryza. Un degré hygrométrique convenable devra être compris entre 60 et 70. Evacuez fréquemment les lisiers, n'utilisez pas trop d'eau pour laver, surtout l'hiver.

L'été, au contraire, arrosez le sol : un degré hygrométrique tombant à moins de 50 peut provoquer le même coryza qu'un courant d'air froid et humide.

- Enfin, avant d'appeler le vétérinaire, regardez bien dans les trémies. La poussière laissée par le granulé irrite les muqueuses nasales et provoque un coryza chez l'animal qui la respire.

L'inobservation de l'une quelconque de ces 3 règles : pas de courants d'air, pas d'humidité, pas de poussière, entraîne l'apparition de troubles pulmonaires. Il est indispensable d'y porter remède immédiatement car des muqueuses obstruées favorisent l'apparition de vrais problèmes pathologiques. Alors, il ne vous restera que deux options :

- isoler les animaux malades (les tuer est un bon moyen d'isolement), ou appeler votre docteur vétérinaire ;

- éviter à tout prix l'utilisation de produits antibiotiques quels qu'ils soient par injections massives dans un troupeau présentant des affections respiratoires est une grande tentation pour l'éleveur. Sauf s'il y a prescription d'un vétérinaire, l'utilisation de ce moyen conduit le plus souvent à des troubles secondaires dont les conséquences sont aussi importantes que les affectioons que vous voulez soigner.

ET LIMITER LES TROUBLES DIGESTIFS
Tout éleveur a observé l'apparition incompréhensible de diarrhées qui "passent" ; celles-ci peuvent provoquer de très gros dégâts surtout chez les jeunes. Là encore, il faut agir très tôt avant le simple trouble physiologique ne devienne "une maladie". Le révélateur du bon fonctionnement du tube digestif est naturellement la crotte. Celle-ci doit être ronde et ferme. Elle passe alors bien entre les mailles du grillage qui reste propre. Dès que la crotte devient molle, il faut intervenir le premier jour en nettoyant la trémie. La présence d'amas de granulés plus ou moins fermentés dans le fond est néfaste - et en rajoutant du granulé propre (80 à 100 au plus). Le deuxième jour, si le phénomène continue, il faut mettre l'animal à la diète pendant 24 ou 48 heures selon la gravité observée de la diarrhée. Un animal supporte très bien 2 jours consécutifs de diète. Lui maintenir l'abreuvement.

Enfin, il faut changer la cage aussi souvent que nécessaire afin que l'animal ne soit jamais sur un grillage souillé. La cage sale doit être obligatoirement nettoyée à la chaleur, seule façon de détruire les ookystes de coccidies.

La crotte peut parfois devenir très petite et très sèche ; en même temps, vous observez que l'animal ne consomme plus sa ration. Si l'animal ne boit pas, pensez à vérifier votre système d'abreuvement.

Eviter à tout prix de :

- changer brutalement de granulés,

- distribuer des racines (carottes, betteraves) ou des fruits, sous prétexte que votre grand-mère en donnait à ses lapins et que ceux-ci étaient bons,

- réaliser, sans ordonnance vétérinaire, un traitement aux sulfamides qui, on le sait, luttent dans certaines conditions efficacement contre les coccidioses, mais peuvent provoquer une perturbation importante de la physiologie de la digestion.